possède des mines de manganèse, des filons de plombagine et, comme on l’a souvent répété, le minerai de fer en abondance. Des renseignemens plus précis sont difficiles à obtenir, car une loi encore en vigueur défend, sous des peines sévères, de rechercher les mines. Notre compatriote, plusieurs fois admis à l’audience de la reine de Madagascar et de son premier ministre, n’a pas perdu si belle occasion d’insister sur les avantages de l’exploitation des mines pour la prospérité d’un pays ; mais les Ovas, tenus en défiance par l’exemple de la Californie, redoutent une invasion d’émigrans. Le voyageur français s’est efforcé de dissiper cette crainte, le ministre a promis de s’occuper de la question ; peut-être dans un avenir plus ou moins prochain des ingénieurs européens seront-ils appelés par le gouvernement de Tananarive à faire une étude des mines de la Grande-Terre et à en diriger l’exploitation.
Comme nous l’avons montré, la végétation de Madagascar a beaucoup occupé les botanistes ; à l’aide des matériaux rassemblés depuis le commencement du siècle et des observations consignées dans divers ouvrages, on pourrait présenter la flore de la grande île d’une manière déjà fort instructive. Cette flore sera en partie complétée par les espèces recueillies dans les régions nouvellement parcourues. Les rares plantes des contrées stériles offriront un intérêt réel, parce qu’elles doivent en général être très caractéristiques. Avec M. Grandidier, nous apprenons dans quelles limites est contenue la brillante et extraordinaire végétation si admirée des naturalistes. Sur la côte orientale, on le sait, elle commence près de la mer. Sur une largeur de 5 à 10 lieues, les forêts se succèdent presque sans interruption ; elles s’étendent au nord et au nord-ouest, et du côté de l’ouest avec une ampleur moindre peut-être elles se prolongent très loin vers le sud à plus ou moins grande distance du littoral ; c’est une sorte de ceinture. Un peu de végétation ne reparaît qu’à la source des torrens et des ruisseaux, îlots de verdure perdus dans l’immensité des montagnes nues. Partout ailleurs, le sol est stérile ; sur une terre dure croît à peine un chétif gazon, sur la terre argileuse rouge ne pousse pas un brin d’herbe. Si, comme dans la province d’Imerina et dans le pays des Betsiléos, il existe entre les montagnes quelques étroits vallons marécageux, par le travail des hommes, ils ont été convertis en belles rizières.
Les recherches de notre explorateur ont été particulièrement productives pour la zoologie. Des espèces de tous les groupes d’animaux ont été recueillies en abondance : beaucoup d’entre elles se trouvaient inconnues ; ainsi des notions nouvelles ont été acquises sur la faune de Madagascar. Des individus de plusieurs types remarquables ont été apportés pour la première fois dans de bonnes condi-