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classes. Lorsqu’un élève est refusé, la commission détermine après quel délai il pourra tenter une nouvelle épreuve. On a déjà vu que le droit de se présenter à l’examen de maturité est limité à deux fois. Sauf les cas de dispense, il faut revenir devant les mêmes juges. Si la commission est convaincue que le candidat n’est pas en mesure de réparer un premier échec, elle a l’obligation de l’en avertir, et elle doit l’engager d’une façon pressante à faire choix d’une carrière où les études d’université ne soient pas nécessaires. Sur le certificat de maturité, on ne se contente pas d’inscrire que le candidat a été admis avec telle ou telle note, le diplôme doit contenir le jugement que le directeur du gymnase, d’après le travail et la conduite des dernières années, porte sur le caractère, le savoir et les aptitudes de l’élève. On pense bien que cette prescription du règlement est appliquée avec réserve ; cependant sous un vernis de bienveillance on distingue ordinairement dans ces certificats l’impression laissée par l’élève à ses maîtres. La remise du diplôme a lieu le dernier jour de l’année scolaire et en présence de tous les écoliers : c’est une sorte de fête pour la maison. Sur le programme imprimé que publie tous les ans chaque gymnase, on donne les noms des jeunes gens qui ont quitté la maison avec le certificat de maturité, et l’on indique à quelles études ils se destinent.

Les épreuves une fois terminées, tous les documens qui s’y rapportent, y compris les compositions des candidats, sont expédiés au chef-lieu de la province, où réside un comité supérieur, dit commission scientifique, dont le devoir est de veiller au maintien du niveau des études. Le comité, après avoir pris connaissance du dossier, le renvoie, accompagné de ses observations, au directeur du gymnase. Il est loisible à celui-ci, ainsi qu’au commissaire royal qui a présidé les épreuves, de répondre aux observations qui leur sont adressées ou de les renvoyer simplement revêtues de leur signature. La commission scientifique peut, si elle le juge bon, envoyer de temps à autre dans tous les gymnases de la province les mêmes sujets d’épreuves écrites et les faire exécuter le même jour. Les jugemens motivés de cette commission doivent être expédiés aux divers gymnases assez à temps pour qu’ils en puissent tenir compte à l’examen du semestre suivant. Une copie de ces jugemens est envoyée au ministère, qui centralise de la sorte les notes données à tous les gymnases du royaume.


II

On pense bien que cet ensemble de mesures destinées à sauvegarder les intérêts du candidat, du gymnase, de l’état, n’a pas été constitué en une fois ; il est le produit du temps et de l’expérience.