l’on promène dans les cortèges, les essences et les onguens destinés à oindre les statues des dieux et les objets du culte, les offrandes, le trésor, c’est-à-dire les bijoux, diadèmes, colliers, etc., servant de parures aux statues divines, enfin les bandelettes, tissus ou étoffes diverses propres à les habiller. La section postérieure du temple est réservée au dogme; on y compte onze chambres. Hathor y occupe celle du fond, située dans l’axe de l’édifice; c’est le sanctuaire. Les représentations de toutes les chambres de droite nous montrent la lutte du bien contre le mal; dans la chambre de gauche, la lutte est terminée et le mystère accompli; le bien triomphe. Osiris, le dieu bon, mis à mort par le mal, ressuscite avec tout le cortège des attributs qui expriment l’idée de cette résurrection.
L’une des cérémonies nombreuses qui s’accomplissaient à Dendérah est un emprunt visible fait à la Grèce et ne doit certainement pas remonter aux âges pharaoniques : c’est la fête des pampres, pendant laquelle les habitans de Tentyris, ivres de vin, parcouraient la ville en chantant, la tête couronnée de fleurs, les membres parfumés, tandis que les femmes exécutaient des danses. Ces orgies dionysiaques sont aussi éloignées de la gravité austère du culte indigène qu’Hathor elle-même est éloignée d’Aphrodite, à laquelle les Grecs l’avaient identifiée. La fête vraiment nationale était celle du nouvel an, panégyrie de tous les dieux et de toutes les déesses, pendant laquelle la statue d’Hathor, revêtue de magnifiques habits, était portée sur les terrasses supérieures, à l’aurore; on la découvrait alors, et le soleil levant frappait de ses premiers rayons l’image divine. — Quant aux cryptes du temple, elles sont l’asile figuré du chaos et des ténèbres qui précèdent la naissance. Dans cette période antérieure, Hathor apparaît environnée des élémens primordiaux au sein desquels elle va naître. Elle est encore cachée comme le germe dans le sein de la terre, germe inerte d’où va sortir la vie. L’intérieur du temple nous la montre dans tout son épanouissement.
Les titres donnés à Hathor dans le temple de Dendérah sont nombreux. Parmi ces titres figurent ceux de déesse à la belle face, palme d’amour, maîtresse de l’amour, belle déesse, reine des déesses et des femmes, belle dans le ciel, puissante sur la terre. Quand Hathor usurpe le rôle d’Isis, elle devient la divine mère, fait germer les plantes et porte, par sa fécondité, l’abondance dans toute l’Egypte; mais le caractère le plus fréquemment rappelé par les inscriptions du temple est celui qui lui attribue le rajeunissement, la résurrection et la renaissance universelle : ses insignes sont alors le phénix, le scarabée et les fleurs sortant de leurs tiges, symboles de l’éternelle jeunesse et de l’éternelle beauté de la nature. Comme manifestation de ces idées de renouvellement, Hathor est appelée la divine Sothis; elle est alors l’étoile qui fixe le retour périodique de