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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




30 avril 1874.

Les vacances parlementaires, qui durent depuis un mois déjà, vont bientôt arriver à leur fin. Encore deux semaines, l’assemblée nationale reprendra ses séances, et M. le président de la république, qui depuis quelques jours fait à la ville de Paris la galanterie d’être en villégiature à l’Élysée, M. le président de la république reprendra, lui aussi, le chemin de la résidence officielle, où l’on va faire de la politique et des ministères.

Encore quelques jours, à deux pas du Jardin du roi et du bosquet d’Apollon, dans un coin du palais de Versailles, le bruit des discussions parlementaires renaîtra. Les partis se retrouveront en présence avec leurs prétentions et leurs passions. Les lois constitutionnelles frapperont à la porte de l’assemblée, car enfin il y aura bientôt une demi-année qu’on parle de ces lois déclarées urgentes au mois de novembre dernier. Les questions qui s’agitent se préciseront forcément ou s’obscurciront et se compliqueront une fois de plus. De toute façon, ce sera sans doute une session décisive qui s’ouvrira le 12 mai. Pour le moment, c’est une vraie politique de vacances qui règne : des bruits, des rumeurs, des polémiques, des lettres et des consultations envoyées aux journaux par les députés qui ont des loisirs, des « communiqués » du gouvernement, de petites guerres à mots couverts ; oui, des bruits, des équivoques ou de médiocres incidens. M. de duc de Broglie doit-il décidément quitter le pouvoir ? M. Dufaure a-t-il vu M. le président de la république, et a-t-il préparé le programme du prochain ministère de la fusion des modérés ? Que pensez-vous du dernier conflit du conseil-général de Marseille ou de la manifestation de cet obscur député de Nice, qui, membre de l’assemblée nationale de France, trouve tout simple d’afficher le désir de voir sa province détachée de la France ? Connais-