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Page:Revue des Deux Mondes - 1874 - tome 3.djvu/603

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La seconde particularité des diamans du Cap, c’est que toutes les fois qu’on trouve beaucoup de grenats dans la terre qu’on travaille, c’est un signe à peu près certain qu’on y rencontrera des diamans. Les jours où les grenats sont rares, on ne trouve guère de diamans, les deux allant ensemble d’ordinaire. Cette observation cependant ne s’applique pas à toutes les terres ; les graveleuses sont pauvres en grenats, tandis que les sables en sont riches. En troisième lieu, il est très rare qu’on rencontre de gros diamans là où les petits abondent ; au contraire, les jours où l’on ne trouve pas de petites pierres, on compte fortement sur un gros diamant, et cette espérance est très souvent réalisée. Ajoutons enfin que, dans les environs d’une grosse roche ou plutôt au-dessous, on trouve presque toujours un gros diamant.

Les diamans sont distribués dans les terres de deux manières : l’une parfaitement régulière et mathématique pour ainsi dire, l’autre déjouant tous les calculs et paraissant soumise à la seule loi du hasard. Ainsi les terres situées contre le récif qui compose le pourtour du bassin sont invariablement d’une richesse immense de la surface au fond ; celles au contraire qui se trouvent dans l’intérieur sont toujours d’un produit fort irrégulier. Parmi ces dernières, les unes sont riches, tandis que celles qui les touchent ne contiennent rien ; chez les unes, les diamans se montrent à la surface, le contraire a lieu chez les autres ; dans plusieurs enfin, les filons riches alternent avec des couches où l’on travaille des mois sans faire ses frais. Une qualité de terre est reconnue la meilleure dans une certaine région quand, quelques pas plus loin, elle est réputée détestable. En un mot, il n’y a de certitude pour l’acheteur que dans les claims situés immédiatement contre le pourtour, quel que soit le genre de terre qui les compose.

Abordons maintenant les hypothèses qui ont été mises en avant pour expliquer la présence des diamans en ces lieux. Selon la première, le bassin est un cratère, et les diamans s’y trouvent à la suite d’une éruption volcanique par laquelle ils y auraient été jetés. L’apparence de la ceinture de pierre formant le pourtour du bassin peut justifier la première partie de cette proposition, mais l’examen des terres qui le remplissent et la manière symétrique dont les couches en sont disposées éloignent toute idée d’action volcanique ; en outre la présence de sulfate de chaux à l’état de cristaux, de pierres calcaires à l’état de coraux non calcinés, de débris végétaux minéralisés, enfin d’écailles d’huîtres, d’œufs, d’os et de verroteries, indique surabondamment que le produit du bassin du New-Rush est dû à une tout autre cause.

D’après la seconde hypothèse, ce seraient de violentes rafales qui auraient entraîné les diamans dans ces mines avec le sable, la terre