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dépense annuelle pour l’intérêt et l’amortissement des titres donnés en échange n’est guère supérieur à 7 millions ; mais en dehors de la part prise par la Hongrie dans l’ancienne dette autrichienne et de ces deux opérations qui lui sont particulières, de très importans emprunts n’ont pas tardé à être contractés soit pour solder des travaux d’utilité générale, soit pour amoindrir des déficits annuels. Dès 1868, un emprunt nominal de 212 millions fut émis pour la construction des chemins de fer en obligations à 5 pour 100 remboursables en trente ans à 300 francs. La souscription publique ouverte à Paris n’absorba que 271,000 titres. Deux ans plus tard, on tenta l’émission d’un emprunt à lots sans intérêt, en obligations remboursables en cinquante ans à 250 francs Le chiffre nominal était de 75 millions ; un tiers fut pris par le public. — Un petit emprunt de 16 millions dit des chemins de fer de Gömör fut appliqué l’année suivante à une entreprise spéciale. Enfin l’emprunt de 75 millions de 1872 en 5 pour 100 émis à 75 francs, qui a obtenu un plein succès, et celui de 1873 de 135 millions à 74 1/4, lequel, malgré ce taux un peu inférieur, ne fut couvert que pour les quatre dixièmes, terminent la liste des dettes consolidées jusqu’ici contractées par la Hongrie. Le total nominal s’élève à 415 millions 1/2 et exige une annuité de 26 millions payables en papier et de près de 3 millions payables en or. La Hongrie comme l’Autriche est obligée en effet d’ajouter à l’intérêt fixe de ses titres, dans certains contrats, surtout ceux passés à l’étranger, le prix de ce que le papier national perd pour être échangé contre de l’or. En calculant cette perte à 10 pour 100 et en. ajoutant l’annuité de la dette à la part de la Hongrie dans la dette commune et au service de ses obligations du dégrèvement, la charge totale était pour 1874 de 163 millions de francs à payer en papier.

La dette flottante se compose tout d’abord de bons du trésor proprement dits, analogues à ceux que l’on émet partout pour les besoins de la trésorerie. En 1870, une loi avait autorisé le ministre des finances à en émettre autant qu’il serait nécessaire pour couvrir les déficits du trésor, jusqu’à concurrence seulement du produit des droits d’enregistrement et de timbre. L’émission de ces bons se maintient dans de très étroites limites et depuis deux ou trois ans ne dépasse guère 5 millions ; mais à côté de ces bons en figurent d’autres qui constituent plutôt un nouvel emprunt qu’une dette flottante proprement dite. Pour achever les voies ferrées, canaux et ports votés par les chambres, pour servir les garanties d’intérêt accordées par le trésor, on a décidé en 1873 l’émission d’un emprunt nominal de 375 millions garantis par les domaines de l’état. La première moitié seulement, soit 187 millions 1/2, fut