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le rapport si complet présenté par M. Krantz[1] au nom d’une commission parlementaire se résume en un projet de travaux qui donneraient pleine satisfaction à des besoins trop légitimes. Sur le second point, les premières feuilles que vient de publier la commission de la carte géologique détaillée de la France montrent avec quel soin scrupuleux ce vaste travail a été conduit, et combien nos intérêts industriels doivent souhaiter qu’une administration éclairée ne soit pas obligée, par des nécessités budgétaires et malgré les exemples que nous donnent à ce sujet l’Angleterre et les États-Unis, de restreindre aujourd’hui les ressources nécessaires au complet développement et au rapide achèvement d’une œuvre nationale si bien commencée.

Toutefois ces deux conditions ne seront pas sans doute jugées suffisantes, et notre loi des mines devra subir en outre une révision qui la mette en harmonie avec les nécessités du présent et avec les enseignemens de l’expérience. Déjà un projet avait été élaboré dans les dernières années du précédent gouvernement. En ce qui concerne les surfaces concédées par exemple, il résulte du rapport de M. Ducarre que, sur la Loire comme dans le nord, les concessions houillères d’une superficie moyenne, d’un millier d’hectares environ, sont les plus productives. La grande extension des périmètres est surtout nuisible dans les exploitations métallifères; des travaux préparatoires trop disséminés gaspillent en effet le plus souvent les ressources de l’entreprise qui, discréditée à l’avance, avorte ou végète, sans que la déchéance de la concession soit prononcée. Peut-être y aura-t-il lieu de rattacher à la propriété de la surface les gîtes métalliques ainsi que les mines de fer, et de ne conserver le régime des concessions que pour les vastes gisemens de combustibles. En tout cas, lorsque ces questions si importantes viendront utilement en discussion, l’ouvrage de M. A. Caillaux fournira le recueil le plus instructif de renseignemens techniques et de faits soigneusement constatés. En attendant, il ne saurait être trop étudié par tous ceux qui, au point de vue de la production, du commerce ou des transports, veulent se rendre compte de nos ressources minérales, du développement que peut recevoir l’industrie extractive, et des débouchés qu’il convient de lui créer.


ALEXIS DELAIRE.


COMÉDIE FRANÇAISE. — La Fille de Roland,
drame en quatre actes, en vers, de M. Henri de Bornier.

Il n’y a pas à en douter, nous avons soif de boire aux sources pures, un ardent désir de nous retremper au feu de l’idéal. Voilà pourquoi

  1. Voyez notamment le Résumé, annexe n° 2474; séance du 13 juin 1874.