taphore est devenue de nos jours, grâce à Lavoisier, une vérité. L’être qui vit est comme le flambeau qui brûle ; le corps s’use, la matière du flambeau se détruit ; l’un brille de la flamme physique, l’autre brille de la flamme vitale. Toutefois, pour que la comparaison fût rigoureuse, il faudrait concevoir un flambeau physique capable de durer, qui se renouvelât et se régénérât comme le flambeau vital. La combustion physique est un phénomène isolé, en quelque sorte accidentel, n’ayant dans la nature de liaisons harmoniques qu’avec lui-même. La combustion vitale au contraire suppose une régénération corrélative, phénomène de la plus haute importance dont il nous reste à tracer les caractères principaux.
Le mouvement de régénération ou de synthèse organique nous offre deux modes principaux. Tantôt la synthèse assimile la substance ambiante pour en faire des principes nutritifs, tantôt elle en forme directement les élémens des tissus. C’est ainsi que nous voyons, à côté de la formation des produits immédiats de la synthèse chimique, apparaître des phénomènes de mues ou de rénovations histologiques, tantôt continues, tantôt périodiques. Les phénomènes de régénération, de rédintégration, de réparation, qui se montrent chez l’individu adulte sont de la même nature que les phénomènes de génération et d’évolution par lesquels l’embryon constitue à l’origine ses organes et ses élémens anatomiques. L’être vivant est donc caractérisé à la fois par la génération et par la nutrition ; il faut réunir et confondre ces deux ordres de phénomènes, et, au lieu d’en créer deux catégories distinctes, nous en faisons un acte unique dont l’essence et les mécanismes sont tout pareils. C’est dans cette pensée que l’on a pu dire avec raison que la nutrition n’était qu’une génération continuée. Synthèse organique, génération, régénération, rédintégration et même cicatrisation sont des aspects du même phénomène, des manifestations variées d’un même agent, le germe.
Le germe est l’agent d’organisation et de nutrition par excellence ; il attire autour de lui la matière cosmique et l’organise pour constituer l’être nouveau. Toutefois le germe ne peut manifester sa puissance organisatrice qu’en opérant lui-même des combustions, des destructions organiques. C’est pourquoi il s’enferme dès son origine dans une cellule, la cellule de l’œuf, et s’y entoure de matériaux nutritifs élaborés qu’on appelle le vitellus.
La cellule-œuf, ainsi constituée par le germe et le vitellus, développe l’organisme nouveau en se segmentant et se divisant à l’infini en une quantité innombrable de cellules pourvues elles-mêmes d’un germe de nutrition. Ce germe cellulaire, qu’on appelle le noyau de la cellule, attire et élabore autour de lui les matériaux nutritifs