Serpente pour loger gratuitement douze de ses compatriotes les moins fortunés. Un collège suédois existait aussi à Rome. Cette situation se prolongea jusqu’au jour où le président (förestandare) Stenon Sture, qui administra quelques années le royaume pendant la période de troubles et de guerre qui suivit l’union de Calmar jusqu’à l’avènement de Gustave Vasa, fonda l’Academia upsaliensis, solennellement inaugurée le 21 septembre 1477. Catholique pendant un demi-siècle, puis luthérienne après que l’édit de Vesteraas eut enlevé la Suède à l’influence des pontifes de Rome, la nouvelle académie fit peu parler d’elle avant le XVIIe siècle. À cette époque, elle reçut de Gustave-Adolphe de riches dotations qui lui permirent d’appeler des professeurs étrangers et des savans illustres, et le roi Charles X lui imposa des statuts qui demeurèrent en vigueur jusqu’en 1852, — au moins dans leurs parties essentielles.
Vers le même temps, le gouvernement suédois donnait deux rivales à l’université d’Upsal. La première, l’académie d’Aabo en Finlande, fondée en 1640 par la reine Christine, passa en 1809 sous la domination russe, et fut transférée à Helsingfors, où elle a conservé la langue et les usages de l’ancienne métropole au milieu des Finnois et des Slaves. La seconde est l’université de Lund, créée en 1666 par le roi Charles X, au moment où une guerre heureuse contre le Danemark venait d’ajouter à ses états les trois belles provinces de Scanie, Halland et Blékingie : il s’agissait d’arracher les nouvelles conquêtes à l’influence intellectuelle de Copenhague, dont elles ne sont séparées que par un bras de mer étroit. Comme Upsal, Lund était une ville antique, célèbre dans l’histoire du nord. Située à une faible distance de l’Oeresund, avec lequel elle communique par un petit cours d’eau navigable autrefois, dit-on, pour les barques légères des pirates northmans, Lundinum Gothorum, Londres des Goths, comme on l’appelait au moyen âge, avait été une importante place de commerce. Avec le christianisme, elle devint le siège d’un archevêché. Aujourd’hui c’est une petite cité de 10,000 à 11,000 âmes qui, n’était l’université, ne se distinguerait guère des autres stations du chemin de fer de Malmoe à Stockholm. Le but politique que poursuivait le roi Charles X fut pleinement atteint : malgré la proximité de leur ancienne capitale, les provinces annexées s’assimilèrent de plus en plus au royaume de Suède, dont elles font aujourd’hui partie intégrante au même titre que l’Uppland ou la Dalécarlie. Le patois des paysans de Scanör et de Falsterbo est le seul vestige auquel on pourrait reconnaître de nos jours que les Danois colonisèrent jadis les deux rives de l’Oeresund, et y régnèrent pendant de longs siècles.
Les deux universités de la Suède, quoique ayant un passé bien