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Page:Revue des Deux Mondes - 1875 - tome 9.djvu/889

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pas sans motif que le gouvernement prussien a gradué les privilèges que confère la realschule ; il savait bien que le public d’élèves auquel elle s’adresse n’a pas toujours l’envie ou les moyens d’aller jusqu’au bout des classes.

Dès lors l’ambition des villes qui possédaient déjà un institut de ce genre fut d’obtenir pour lui le titre de realschule de premier ordre, car c’était seulement à cette condition que les certificats délivrés par l’établissement avaient leur plein effet. Pour mériter ce titre, il fallait installer une série complète de huit classes, ouvrir des laboratoires, en assurer le service, enseigner le latin et n’employer que des maîtres pourvus des grades scientifiques. Le nombre des realschulen de premier ordre monta rapidement de 21 à 56 ; il est aujourd’hui de 80[1]. Pour donner une idée de l’importance de ces établissemens, je citerai celui de Cologne, où le budget annuel est de 100,000 francs, ceux d’Elberfeld et de Dusseldorf, où il est de 80,000 et de 78,000 fr. A Mayence, le budget est de 60,000 fr. ; les bâtimens avec les collections représentent une valeur de 300,000 fr. La rétribution des élèves ne fournit qu’une partie de ces sommes. — C’est le moment de dire un mot du prix payé par les élèves. A Berlin, le prix de la realschule est le même que celui des gymnases : il est d’environ 95 francs par an. Dans d’autres villes, le tarif va en augmentant à mesure qu’on s’élève vers les hautes classes (disposition que je suis loin d’approuver) : à Cologne, il est de 90 francs dans les classes inférieures, et de 140 francs à la fin des études. Dans le midi de l’Allemagne, par exemple à Stuttgart, le prix descend à 75 et à 50 francs[2]. — Pour assurer à la

  1. Les realschulen de second ordre sont au nombre de 16, les écoles bourgeoises supérieures au nombre de 86.
  2. Il serait difficile de dire ce que représente le budget des realschulen pour toute l’Allemagne ; nous pouvons du moins présenter pour la Prusse en 1864 un tableau comparatif du budget des gymnases et des realschulen. On sera frappé de la faible contribution de l’état. Le budget a été calculé en thalers (le thaler vaut 3 fr. 75 cent.). On a fait entrer dans la dépense totale les revenus particuliers des établissemens.
    Dépense totale sur laquelle l’état fournit directement « sur dotation à lui confiées total Les communes Dotations non confiées à l’état Les élèves
    Gymnases 1,937,399 271,547 230,368 501,915 208,483 61,795 817,774
    Realschulen 635,785 13,871 3,436 17,307 192,563 13,842 375,281