Page:Revue des Deux Mondes - 1876 - tome 13.djvu/184

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES
CENTRES DE CREATION
ET
L'APPARITION SUCCESSIVE DES VEGETAUX.

I. Die Vegetation der Erde nach ihrer klimatischen Anordnung, par M. A. Grisebach, Leipzig 1872. — II. La Végétation du globe d’après sa disposition suivant les climats, esquisse d’une géographie comparée des plantes, par M. A. Grisebach, ouvrage traduit de l’allemand par M. P. de Tchihatchef, Paris 1875 ; Guérin.

Les problèmes longtemps indéchiffrables de l’origine des animaux et des végétaux n’ont été abordés d’une manière sérieuse que depuis le commencement des recherches paléontologiques, et, on peut le dire, depuis la grande époque de Cuvier. Les zoologistes ont été pendant bien des années seuls à étudier les êtres que l’on nommait alors en bloc antédiluviens ; les botanistes ne sont venus qu’après, et, bien qu’ils aient fait dans ces vingt dernières années des pas de géant, les découvertes de la paléontologie végétale n’ont pas encore obtenu l’attention qu’elles méritent. On jugera de l’importance de ces découvertes par les résultats que peut en tirer dès aujourd’hui une induction légitime lorsqu’il s’agit de se rendre compte de l’origine des végétaux innombrables qui nous entourent et des causes qui les ont répartis entre les régions où ils sont cantonnés à la surface de la terre. On verra notamment quelle lumière elles jettent sur l’hypothèse des centres de création multiples, qui a encore tant de partisans, mais qui ne saurait supporter