Page:Revue des Deux Mondes - 1876 - tome 13.djvu/915

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
LES
OBSERVATOIRES DE MONTAGNE

LES NOUVEAUX OBSERVATOIRES MÉTÉOROLOGIQUES DU PUY-DE-DOME ET DU PIC DU MIDI DE BIGORRE

Monter au-dessus des nuages pour contempler à vol d’oiseau l’œuvre de ces dispensateurs de la pluie et du beau temps, voilà le rêve d’avenir des météorologistes. Habitans du lit de l’océan aérien, nous subissons les effets divers de ce qui s’élabore au-dessus de nos têtes, mais nous en sommes réduits à soupçonner ce qui se passe là-haut dans les couches où les météores prennent naissance. Observatoires flottans, les ballons pénètrent bien de temps à autre dans le domaine mystérieux de la foudre et de la grêle. Les faits qui ont été recueillis occasionnellement dans ces excursions par les hommes dévoués qui s’y sont aventurés offrent sans doute un très grand intérêt ; mais la durée des voyages aériens est toujours fort limitée, l’observateur, entraîné par la brise, change incessamment de place, et les catastrophes qui se sont multipliées depuis quelque temps prouvent assez ce que nous coûtent de pareilles conquêtes arrachées à l’avare fortune. Évidemment ces sondages accidentels de l’atmosphère ne sauraient donner les résultats qu’on peut attendre d’un observatoire permanent établi au sommet d’une montagne élevée, à quelques milliers de mètres au-dessus du niveau de la mer.

La météorologie, depuis qu’elle est sortie de l’antique ornière des observations locales, isolées et sans lien, tend à devenir une