corriger et diminuer considérablement cette erreur personnelle. C’est ainsi qu’il est arrivé à la réduire de trois dixièmes à un dixième de seconde.
On peut procéder aussi d’une autre manière, en excitant, soit la main, soit le visage, soit le pied d’un individu, en lui faisant voir des objets, entendre des sons, faire un dilemme (Donders), et après avoir transmis sur le cylindre le moment précis de l’excitation, faire transmettre sur le même cylindre par l’individu le moment de sa perception. On arrive ainsi à des conclusions assez curieuses. L’attention soutenue diminue le retard dans les centres. L’excitation de l’œil est celle qui est le plus vite suivie de perception : l’ivresse retarde singulièrement la marche des idées ; mais l’individu qui réagit croit réagir avec une très grande rapidité. C’est ainsi qu’Exner a trouvé 8 mètres par seconde pour la vitesse de l’agent nerveux dans la moelle. Ces essais sont assez intéressais par eux-mêmes, mais surtout ils montrent quel profit la psychologie peut tirer de l’application sage et méthodique des expériences physiologiques. Le temps des inductions stériles est passé, et c’est sur des faits, et des faits bien observés, que les théories philosophiques, si par hasard il en est de nouvelles, doivent désormais s’appuyer.
Le principal excitant de la force nerveuse est l’électricité ; mais il faut bien se garder de les confondre. Quand on fait passer un courant électrique par un nerf, l’électricité n’agit que sur le nerf ; elle excite le nerf, lequel nerf agit sur le muscle pour provoquer la contraction. D’un autre côté, l’électricité appliquée directement sur le muscle le fait se contracter, en sorte qu’il y a deux moyens de provoquer une secousse musculaire par l’électricité, c’est de porter l’excitant électrique d’une part sur la fibre musculaire elle-même, d’autre part sur le cordon nerveux. C’est ce dernier procédé qu’on emploie généralement, car on obtient des phénomènes plus réguliers, plus constans, fatiguant moins le muscle, et exigeant une bien moins grande tension électrique.
Il y a deux sortes d’électricités qu’on peut employer pour provoquer des contractions musculaires : l’électricité de la pile ou l’électricité d’induction. Le courant de la pile, lorsqu’il n’est pas trop intense, ne provoque de contraction qu’au moment de la clôture et au moment de la rupture ; quelquefois cependant, il met le nerf dans une sorte d’état tétanique, de tétanos. C’est ce tétanos qui survient toujours quand on emploie l’électricité d’induction interrompue à des intervalles très rapprochés.
Pour comprendre exactement la signification de ce tétanos, il faut se rapporter aux tracés que donne une contraction musculaire simple. A vrai dire, le mot contraction n’est pas exact ; il vaut mieux, ainsi que le fait M. Marey, appeler secousse musculaire le mouvement simple et rapide du muscle lorsqu’il est excité par la clôture ou la rupture d’un courant induit. Après la secousse, il revient immédiatement sur lui-même ; mais si, au moment où il retourne ainsi à son état primitif, il