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Page:Revue des Deux Mondes - 1876 - tome 15.djvu/727

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LE RENOUVELLEMENT
DES
TRAITES DE COMMERCE

Les traités de commerce négociés par la France avec l’Angleterre le 23 janvier 1860 et avec beaucoup d’autres états à partir de là, de même que ceux des tierces puissances entre elles pendant la même période, arrivent maintenant à échéance les uns après les autres. On parait être universellement d’accord pour les renouveler, La faveur dont jouit en ce moment le régime des traités n’est point un caprice comme il en vient quelquefois aux nations même les plus éclairées ; elle est le fruit de la raison et du calcul. C’est que ce régime, s’il restreint pour un temps la souveraineté absolue de chacun des états contractans, offre à d’autres points de vue de très grands avantages.

Les traités de commerce en effet, tels qu’on les comprend aujourd’hui, sont des actes d’affranchissement à l’usage et au profit des hommes industrieux. A l’égard des échanges internationaux, qui occupent présentement une si grande place dans l’activité productive des peuples, et qui réagissent si puissamment sur les opérations intérieures, ils garantissent pour un intervalle de plusieurs années un degré de liberté supérieur à celui qu’on possédait antérieurement. Tout en donnant ainsi de la permanence aux conditions suivant lesquelles les nations échangent leurs productions réciproques, il s’en faut qu’ils les immobilisent ; ils laissent dans une certaine mesure la porte ouverte à des améliorations successives qui multiplient le commerce, au moyen de la clause, dite de la nation la plus favorisée, qu’on a pris l’heureuse habitude d’y insérer.