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LES
ROUTES DE L'AVENIR
A TRAVERS L'ASIE

I. Asien, seine Zukunftbahnen und seine Kohlenschälze. Eine geographische Studio von Ferd. von Hochstetter, Wien 1876. — II. Le chemin de fer Central-Asiatique, par M. Ch. Cotard, Paris 1875.

La grande vague de la civilisation, qui suit le soleil dans sa marche d’orient en occident, a dépassé le Nouveau-Monde et semble près d’envahir l’immense continent asiatique, d’où elle est partie autrefois, dans la nuit des temps, et qu’elle paraissait avoir abandonné pour toujours. Il y a du côté de l’extrême Orient comme un remuement et des voix confuses qui annoncent un réveil ; les regards des peuples commencent à se diriger vers ces contrées si longtemps oubliées par l’histoire. Quatre siècles durant, leur attention a été absorbée par la lutte des races dans les deux Amériques, par la colonisation espagnole et anglo-saxonne, qui transformait les nouvelles terres découvertes par les navigateurs. L’esprit d’aventure ou d’entreprise, l’industrie ou la curiosité, chassaient par-delà les mers le flot de l’émigration, augmenté par le contingent des déportés, et l’on voyait des peuples nouveaux sortir de terre, prospérer et prendre leur rang dans le concert des nations. Pendant que naissait ainsi à l’occident un nouveau monde au sein des deux océans, monde jeune et vigoureux qui menaçait de disputer à la