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ses campagnes voisines, et cette école d’horticulture qu’on y a dernièrement fondée. Ne pouvait-on pas y trouver ou y construire, sans trop de dépenses, les bâtimens nécessaires ? Et qu’on ne dise pas que l’éloignement de Paris eût privé l’école des savans éminens dont on doit rechercher le concours ! En bonne foi, cela n’est pas sérieux. Les moyens de transport sont devenus si nombreux, si rapides depuis que Versailles est la capitale politique ! Les professeurs qui habiteraient Paris refuseraient-ils de faire ce que font chaque jour tant de sénateurs, de députés, de chefs de service, dont le temps aussi est précieux ? On a beau nous citer l’exemple des instituts des pays étrangers, qui presque tous sont dans des capitales, il nous est difficile de croire que Paris soit le lieu le plus convenable à un enseignement qui a l’agriculture pour objet.

Les autres dispositions de la loi ont trait à la condition des professeurs et des élèves. Ces dispositions sont peu nombreuses, le législateur s’étant borné à tracer les grandes lignes en laissant au ministre le soin de régler les détails d’application. C’est ainsi que la loi ne contient aucune prescription sur le nombre des chaires ; mais l’exposé des motifs du projet ministériel nous apprend qu’il y en aura quatorze[1], sans compter les conférenciers, répétiteurs, préparateurs, maîtres spéciaux, chefs de travaux, etc. La durée des études sera de deux années. Quant aux élèves, l’institut ne recevra que des externes qui se partageront en deux catégories, élèves réguliers, auditeurs libres. A l’ancien institut de Versailles, tous les cours étaient gratuits : ce principe n’a point été accepté par les commissions ; il y aura donc une rétribution scolaire, peu considérable, il est vrai, puisqu’elle n’excédera pas 300 fr. D’ailleurs l’état accordera des bourses : la loi de 1848 en avait prescrit quarante, ce qui était beaucoup ; la loi nouvelle établit quatre bourses de 1,000 francs, deux de 500 francs et dix consistant dans la remise des droits scolaires. Ce chiffre est-il suffisant ? Il est assez difficile de se prononcer à cet égard dès maintenant ; on ne peut hasarder, sur la façon dont l’institut se recrutera, sur la situation de famille et sur le nombre même des élèves, que des présomptions et des conjectures ; il importerait néanmoins que ce système de bourses fût organisé sur des bases assez libérales pour que l’apprenti d’une ferme-école qui, par son travail, aurait mérité

  1. Entre lesquelles les matières sont réparties de la façon suivante : 1° mécanique ; 2° physique et météorologie ; 3° chimie ; 4° botanique ; 5° zoologie, entomologie et hygiène ; 6° géologie et minéralogie ; 7° agriculture générale ; 8° agriculture comparée et histoire de l’agriculture ; 9° génie rural ; 10° zootechnie ; 11° sylviculture ; 12° viticulture, arboriculture et horticulture ; 13° technologie, 14° économie rurale et statistique agricole. Jusqu’à ce jour cependant rien n’est définitivement arrêté.