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travaux tant d’énergie, tant d’invention et tant d’audace, et les ingénieurs hollandais, dont l’exposition est des plus complètes, ne viennent, de l’aveu de tous, dans cette importante section des grands travaux publics, qu’en seconde ligne après nos ingénieurs.

A l’agriculture trônent les vins de Bourgogne, de Bordeaux, de Champagne et les cognacs de la Charente, qui sont venus montrer une fois de plus aux Américains que tous leurs grands vignobles, même ceux de Californie, ne sauraient avantageusement lutter avec les nôtres pour la pureté naturelle, la fine saveur, le bouquet. A côté de nos vins, nos huiles de Provence et nos conserves alimentaires sont également très remarquées. On a joint à ce département les pierres meulières et les engrais minéraux. Ici encore nous gagnons plus d’une médaille avec nos meules de la Ferté sans pareilles au monde, et nos phosphorites ou phosphates de chaux fossiles, si utiles à l’amendement du sol.

Aux beaux-arts, nous conservons notre prééminence, et, bien qu’une faible partie seulement de nos artistes les plus aimés, sculpteurs, peintres ou graveurs, aient envoyé leurs œuvres, c’est la France qui remporte dans cette section le plus grand nombre de médailles. Non, l’école française n’a pas démérité, et pour le goût, pour le choix délicat des sujets et le maintien des saines traditions, elle prouve une fois de plus qu’elle peut aller de pair avec les écoles contemporaines les plus en renom de l’étranger. Nous ne parlons pas des tapisseries des Gobelins ou de Beauvais, ni des vases de Sèvres, dont le gouvernement a envoyé quelques échantillons, qui sont restés comme toujours sans rivaux.


III. — LES VISITEURS. — LE PARC DE FAIRMOUNT. — LES FÊTES DU CENTENAIRE.

Les curieux ne manquent pas à la grande solennité américaine. Le 10 mai, jour de l’ouverture, le général Grant présidait la cérémonie, qui s’est faite avec beaucoup d’éclat. Ce jour-là, on a compté 100,000 visiteurs. Pendant les mois de juin, de juillet et d’août, malgré des températures d’une élévation sans exemple dans ce pays où les étés sont cependant si chauds, on a enregistré journellement jusqu’à 40,000 entrées payantes. Ce chiffre est maintenant dépassé : une dépêche adressée au Times de Londres annonçait que le 10 septembre 98,250 individus avaient payé leur entrée à l’exposition. L’été indien, qui rappelle dans ces contrées notre été de la Saint-Martin, est venu : c’est la plus belle saison de l’année. L’exposition devant être close le 10 novembre, il est à prévoir que les retardataires vont se hâter d’entrer en campagne, et que le