On peut expliquer d’un mot cet épanouissement de tendresse et de joie qui salua dans toute l’Angleterre la journée du 9 février 1840. « Il y a là bien autre chose que la froide raison d’état, » avait dit lord Melbourne avec sa discrétion souriante ; pour traduire les sentimens intimes de la nation entière, il faudrait compléter ces paroles et ajouter plus hardiment : « Le mariage de la reine, c’est le roman de la reine. »
Rappelez-vous ces récits romanesques où une austère pensée chrétienne s’associe aux loyales ardeurs de la passion ; la littérature anglaise, depuis un demi-siècle, est riche de ces inspirations, et le public ne cesse de leur faire bon accueil. Rappelez-vous les plus touchantes pages de Dickens ou de Thackeray, de mistress Gaskell ou de miss Brontë. Un clavier sonore y exprime les sentimens les plus humains à toutes les heures décisives de la vie de famille. Sur les extases du fiancé et de la fiancée, sur les délicatesses de l’époux
- ↑ Voyez la Revue du 1er janvier, du 1er février, du 1er mars, du 1er mai et du 15 août.