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Page:Revue des Deux Mondes - 1877 - tome 19.djvu/637

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ceux-là atteignaient à une dépense de 206 millions. La première catégorie se partageait elle-même en deux sections : l’une, ayant trait exclusivement à l’amélioration des voies existantes, fleuves, rivières ou canaux, n’exigeait de l’état qu’une avance de 150 millions; pour l’autre, on réclamerait le concours et les capitaux du pays. N’est-ce pas la meilleure preuve qu’une affaire est d’utilité générale, quand le public consent à s’y intéresser de ses deniers ?

En 1876, le conseil général des ponts et chaussées approuvait en partie les projets de M. Krantz, les modifiait sur plusieurs points, et dans la séance du 11 juillet le ministre des travaux publics présentait à la chambre des députés trois projets de loi, dont le premier décrétait qu’il serait procédé à l’exécution des travaux nécessaires pour porter à 3 mètres le tirant d’eau de la Seine entre Paris et Rouen; le deuxième avait pour objet l’amélioration du canal de Bourgogne, celle de la rivière d’Yonne entre Auxerre et Montereau, celle de la Haute-Seine entre Montereau et Paris; le troisième enfin était relatif à l’amélioration du Rhône entre Lyon et la mer. L’ensemble de ces projets comprenait une dépense de 89 millions : 24 pour la Seine, 20 pour le canal de Bourgogne et ses aboutissans, et 45 pour le Rhône.

Sans attendre que toutes ces sommes, ou plutôt que les annuités destinées à pourvoir à la dépense des travaux projetés fussent votées, la commission du budget décidait d’ouvrir d’urgence au ministre des travaux publics un crédit préliminaire de 4 millions pour commencer immédiatement les œuvres les plus indispensables d’après les plans arrêtés. Le ministre mettait en même temps à l’étude l’amélioration à un point de vue d’ensemble de toutes les voies navigables, pour réaliser l’uniformité du tirant d’eau au minimum de 2 mètres, et l’élargissement et l’allongement des écluses partout où il était nécessaire. On avait enfin compris qu’il fallait que les transports par eau se fissent autant que possible, même en passant d’une voie à une autre, au maximum de charge et sans transbordement, comme cela a lieu pour les chemins de fer. Dans sa séance du 2 décembre 1876, la chambre des députés a voté un crédit extraordinaire de 14,800,000 francs proposés par la commission du budget pour des travaux d’amélioration sur les rivières et les canaux; mais ce n’est là encore qu’un crédit de prévision, sans préjudice de ceux que doivent consacrer les lois spéciales sur lesquelles la chambre sera plus tard appelée à voter. Tel est, financièrement et législativement, le point où en est la question; étudions-en les conditions techniques et commerciales.