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LE FASTE FUNERAIRE
ET
SON DEVELOPPEMENT HISTORIQUE

II.[1]
LES TEMPS MODERNES.


I.

On sait de quelle façon le christianisme traite la tombe : il y plante une croix de bois. Comment donc le faste funéraire subsisterait-il sous l’empire d’une telle religion? Il subsista pourtant, avec éclat presque toujours, trop souvent même avec excès, maintenu d’un côté par les résistances de l’orgueil humain, et de l’autre renouvelé par les ornemens et les emblèmes du nouveau culte. Outre l’influence religieuse, diverse selon les pays et les temps, l’état social et politique se reflétera dans la nature et le degré de développement de ce faste, modifié tour à tour par la prédominance de l’aristocratie, de la monarchie pure, de la richesse. Les arts qui concourent à le former auront aussi leur vie propre, leurs conditions successives. Ce sont autant de circonstances à noter dans les transformations du faste funéraire pendant la période historique qui commence avec le christianisme et se continue, à travers des phases bien diverses, jusqu’à nos jours.

Le christianisme n’a pas produit un brusque changement dans les habitudes qu’il trouvait établies, soit qu’il ait rencontré des résistances trop fortes, soit qu’il ait accepté certains compromis. Le faste dans les obsèques est un des reproches fréquemment adressés

  1. Voyez la Revue du 1 5 mars.