Jusqu’à présent, dans ces Mémoires d’un littérateur américain, il a plus été question de l’Europe que des États-Unis, on a moins parlé de l’auteur que des personnages fort divers que le hasard plaçait sur sa route. Ce qu’il en reste à raconter sera plus biographique. La seconde moitié de sa vie va s’écouler, sauf quelques voyages de courte durée, dans la ville où il est né, au milieu d’une famille qu’il chérissait et de concitoyens dont il avait l’estime, à l’écart des fonctions publiques, mais avec cette oisiveté laborieuse que tout homme de goût et de savoir sait rendre utile aussi bien à lui-même qu’à ceux qui l’entourent.
On raconte que Macaulay, après avoir fait la connaissance de l’historien Prescott, s’étonnait qu’un écrivain de si grand mérite eut le courage de vivre à Boston. Macaulay était injuste. Quelque accroissement qu’eût déjà pris cette ville il y a quarante ans, elle
- ↑ Voyez la Revue du 15 avril et du 1er mai.