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Page:Revue des Deux Mondes - 1877 - tome 21.djvu/721

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Mac-Mahon ne laisserait, dit-on, aucun doute sur la cordialité des rapports entre la France et l’Italie. Qu’on tire simplement de tout ceci une moralité, c’est qu’au lieu de s’épuiser en querelles stériles on ferait mieux de travailler à donner à la France le gouvernement libéral et modéré dont elle a besoin pour n’inspirer que de la confiance à ses alliés dans les affaires du monde.


CH. DE MAZADE.



ESSAIS ET NOTICES.

LE CLIMAT DE LA NORVÈGE.
La végétation dans les hautes latitudes, par M. Eug. Tisserand, inspecteur-général de l’agriculture. Paris 1876.


Les régions boréales de l’Europe sont, sous le rapport du climat, bien moins déshéritées qu’on ne le croit communément. L’énorme bloc de granit qui s’appelle la Norvège est sans cesse réchauffé par le gulf-stream, dont les flots tièdes baignent les côtes scandinaves jusqu’au cap Nord ; à Christiania, sous une latitude qui est celle de la pointe méridionale du Groenland (60 degrés), la température moyenne de l’année est encore de 5 degrés. D’un autre côté, la longueur des jours, pendant l’été, compense jusqu’à un certain point la faible élévation du soleil ; la somme de rayons que reçoit le sol scandinave en un jour solsticial, quand le soleil reste vingt heures au-dessus de l’horizon, est en définitive plus considérable que la radiation, que nous envoie, à la même époque, un soleil plus élevé. C’est ce qui permet à la Norvège de cultiver des arbres fruitiers et de nombreuses essences forestières, — de produire du froment jusqu’au 64e degré de latitude (c’est-à-dire à la hauteur du détroit de Hudson), de l’avoine jusqu’au 69e parallèle, du seigle encore plus loin, et de l’orge au-delà du cercle polaire. Mais la végétation sous les hautes latitudes offre en outre des particularités fort curieuses qui dépendent évidemment des conditions, climatologiques spéciales à ces contrées et qui ont été récemment étudiées et signalées par M. Schübeler, professeur à l’université de Christiania. M. E. Tisserand les a constatées à son tour dans un voyage à travers la Norvège, et le savant inspecteur-général de l’agriculture en a fait l’objet d’un