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Page:Revue des Deux Mondes - 1877 - tome 22.djvu/270

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PROMENADES ARCHÉOLOGIQUES

II.
LE PALATIN.

Les fouilles du Palatin, comme celles qu’on a faites au Forum[1], ont amené de très curieuses découvertes. Cette colline, autrefois occupée par des villas de grands seigneurs et des jardins de monastères où l’on ne pénétrait pas, est devenue l’une des promenades les plus intéressantes de Rome. Je ne crois pas qu’il y ait un lieu où les souvenirs du passé se pressent plus à la mémoire et où l’on vive davantage en pleine antiquité. Il faut pourtant reconnaître que cette antiquité ne nous a été rendue qu’en fort mauvais état : les gens qui se laissent tromper par l’écriteau qu’on a mis au-dessus de l’entrée des jardins Farnèse, et qui croient qu’on a vraiment retrouvé « le palais des césars, » risquent d’être fort surpris en voyant ce qui en reste ; on n’en a plus que quelques décombres, et, pour le revoir tel qu’il était, il faut faire un grand effort d’imagination.

Cet effort du reste est presque partout nécessaire à Rome si l’on veut trouver quelque intérêt à la visiter. C’est ce qu’il faut bien dire à tous ceux qui vont y faire un voyage pour leur épargner des mécomptes. Rome ne ressemble pas tout à fait aux autres villes italiennes, à Venise, à Naples, à Florence, qui frappent le visiteur du premier coup ; elle ne produit pas si vite tout son effet ; pour la comprendre et la goûter pleinement, une sorte d’initiation est indispensable. Il y a bien des raisons qui empêchent que les grands

  1. Voyez la Revue du 15 avril.