Page:Revue des Deux Mondes - 1877 - tome 22.djvu/373

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES
ROMANS ITALIENS
D'UN AUTEUR ANGLAIS

I. Pascarèl, by Ouida, 2 vol. — II. Signa, 8 vol. — III. Ariadné, 2 vol. — IV. In a Winter City, 1 vol. Tauchnitz.

Si la littérature italienne ne compte plus de romanciers éminens, on peut dire qu’un petit groupe d’écrivains anglais paraît avoir recueilli l’héritage des Manzoni et des Massimo d’Azeglio, en reproduisant avec fidélité les mœurs du pays des fleurs et du soleil où leurs compatriotes cherchent un refuge contre les brumes et le spleen britanniques. Parmi eux, Ouida se distingue au premier rang ; elle a ce qui manque à beaucoup d’autres, — un grain de la verve légère, de la fine ironie qui fait de Stendhal, tout Français qu’il soit, le conteur italien par excellence ; à cette qualité elle joint un rare sentiment de la poésie du catholicisme et l’avantage incontestable que donne un long séjour dans le même lieu, séjour qui lui a permis de pénétrer le caractère du peuple qui l’entoure mieux que l’observateur le plus perspicace ne pourra jamais le faire en voyage ; d’ailleurs elle possède au suprême degré le privilège essentiellement féminin qui consiste à refléter, à s’assimiler les choses environnantes. Ses lecteurs avaient déjà pu le constater dans les scènes qu’elle a empruntées à la France et aux Pays-Bas ; ils en seront frappés bien plus encore s’ils jettent les yeux sur ces tableaux