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LES
GRANDS PORTS DE COMMERCE
DE LA FRANCE

MARSEILLE ET LE GOLFE DE LYON.

Les anciens historiens racontent que vers l’an 600 avant notre ère une colonie de Phocéens, à la suite des guerres médiques, abandonna les rivages de l’Asie-Mineure et vint, après une longue navigation, jeter l’ancre au bord d’un golfe à l’autre bout de la Méditerranée. Pendant l’antiquité, ces migrations étaient fréquentes. La guerre, la famine, les opérations commerciales, souvent le besoin seul de changement, qui a toujours tourmenté les populations riveraines de la grande mer intérieure, étaient la cause de ces déplacemens, et un second essaim de Phocéens vint bientôt s’ajouter au premier. Avant eux, les Phéniciens, les troyens, les Carthaginois, les Étrusques venus de Lydie, et glorieux précurseurs des Romains dans la péninsule italique, avaient tour à tour demandé aux vents de pousser leurs voiles vers des mouillages inconnus, et peu à peu avaient peuplé et exploité toutes les rives de la Méditerranée, tous les pays que baignent ses flots bleus. C’est ainsi que les marins partis de Phocée avaient été précédés par des Phéniciens dans le golfe même où ils fondèrent Massilie, car on a trouvé entre autres sous le sol de Marseille une inscription en phénicien, l’une des plus belles qu’on connaisse : elle règle les frais de culte d’un temple de Baal.

Massilie, dont les origines se perdent dans la nuit de l’histoire, est toujours à la même place où l’établirent, où la trouvèrent