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LES FINANCES
DE
LA VILLE DE PARIS

A la suite des cruels événemens de 1870 et 1871, M. Léon Say, préfet de la Seine, avait présenté dès le 4 août 1871 un mémoire sur la situation financière de notre capitale, assurément fait, par l’exposé sincère des embarras existans comme par l’importance des charges nouvelles à demander au public, pour inspirer sinon un doute sérieux sur l’avenir, au moins d’amères réflexions sur les crimes et les malheurs d’un passé trop récent. Ce n’était pas seulement aux pertes résultant de la guerre étrangère et de la guerre civile qu’il fallait pourvoir ; c’était encore aux dépenses de la réfection de la ville elle-même, arrêtée en plein essor et dont le développement trop hâté, selon quelques-uns, mais splendide et bienfaisant selon la plupart, nécessitait à la veille même de la guerre un emprunt très considérable. Cet emprunt s’était ensuite trouvé absorbé pour d’autres objets que ceux auxquels il avait été destiné et ne suffisait pas même aux besoins du moment et au déficit de l’année. Sur l’emprunt de 301 millions, émis avec un grand succès et au taux de 4,49 pour 100 en mai 1869, destiné à l’amortissement d’avances faites à la ville par le Crédit foncier, une partie seulement (150 millions) avait été réservée à cet emploi ; le reste avait dû solder des dépenses ordinaires. Il en était de même des bons que la caisse municipale devait émettre pour liquider la caisse des travaux, et qui avaient eu une toute autre destination : il fallait cependant procéder à cette liquidation et à celle de la caisse de la boulangerie, ainsi qu’au paiement des 200 millions avancés par la