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Page:Revue des Deux Mondes - 1877 - tome 22.djvu/462

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MM. Belgrand et Alphand ; les questions difficiles de l’emplacement des cimetières, de l’utilisation des matières et des liquides insalubres, étudiées avec ardeur, seront sans doute résolues dans un avenir prochain. Il n’est donc que juste de faire une notable part à l’éloge dans tout ce qui concerne les dépenses de la ville.


II

S’il est intéressant de voir à l’aide de quelques chiffres et de quelques exemples comment une ville telle que la capitale de la France reprend le cours de sa vie laborieuse un moment suspendu, si un tel spectacle donne les leçons les plus profitables, ce qui n’excite pas moins la curiosité et ce qui doit faire passer par-dessus les détails les plus techniques, c’est de savoir comment, par quelles ressources, un si grand corps si cruellement frappé a pu suffire à ses besoins journaliers et restaurer ses forces. La nature et la quotité des recettes ont donc plus de signification encore que celles des dépenses. Et il ne s’agit plus ici de récapituler les recettes extrabudgétaires, les emprunts à long ou court terme, les expédiens financiers temporaires suivis de consolidations à taux plus ou moins onéreux : ce sont les ressources permanentes qu’il faut mettre en lumière, c’est le montant des charges demandées aux contribuables en faveur de la ville pour acquitter toutes les dépenses dont nous venons de constater l’utilité et que sont encore venus grossir l’intérêt et l’amortissement des emprunts. Rien de plus intéressant à coup sûr que de comparer ces charges actuelles avec celles du passé, et de reconnaître si l’accroissement du produit est dû à l’augmentation des taxes elles-mêmes ou à l’augmentation des quantités d’objets imposés.

Le budget des recettes ordinaires de la ville de Paris est divisé en vingt-sept chapitres, qu’on peut réunir sous quatre groupes différens : les impôts directs, les impôts indirects, le produit des propriétés municipales ou des droits accordés par la ville dans l’usage de ses propriétés, enfin la part qui lui revient dans des concessions importantes faites à des sociétés privées, et la contribution de l’état à certains grands services.

Le premier groupe se compose de ce que sur les quatre impositions directes la ville est autorisée à prélever comme centimes communaux et de quelques impositions spéciales. Dans le second groupe, on devrait ne comprendre à la rigueur que le produit de l’octroi ; mais les revenus des halles et marchés, des abattoirs, des entrepôts, peuvent y être ajoutés comme s’élevant et s’abaissant, de même que les impôts indirects, en proportion de la consommation individuelle.