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LE MINISTÈRE
DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
PENDANT LA PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE

L’histoire tend à subir de nos jours, sous l’influence des méthodes scientifiques modernes, une transformation considérable. On ne se contente pas de narrer les guerres et les révolutions, d’exalter les vertus et de flétrir les vices; on veut entrer dans l’esprit même de chaque époque, savoir la raison d’être des événemens, étudier dans leur vie intime les hommes que l’on voit agir, pénétrer dans le détail des institutions pour saisir le mécanisme des gouvernemens. Mais ce n’est que peu à peu qu’on pourra parvenir à cette parfaite connaissance du passé, par l’accumulation des petits faits, des détails les plus minutieux. On ne saurait donc trop encourager les chercheurs, vrais pionniers de l’histoire, qui se vouent à de laborieuses investigations dans la poudre des bibliothèques et dans les feuillets jaunis des manuscrits. C’est grâce à leurs découvertes que la véritable histoire s’édifie sur des fondemens solides. Beaucoup de récentes publications, dont quelques-unes dues à l’initiative du gouvernement, ont contribué à faire connaître l’organisation de l’ancienne France, si complexe et si confuse pour nous. Ce que d’autres ont fait pour la cour des comptes, pour les états-généraux, pour les intendans, M. Frédéric Masson, bibliothécaire au ministère des affaires étrangères, l’a voulu tenter pour l’administration à laquelle il appartient. Il se propose de présenter un tableau complet de l’office des affaires étrangères depuis le commencement de la diplomatie française jusqu’à nos jours. C’est une partie de ce vaste travail qu’il vient de publier. On pourra s’étonner qu’il ait commencé par la période révolutionnaire, c’est-à-dire