« Ce n’est ni la France ni l’Angleterre qui ont vaincu la Russie en Crimée, c’est l’administration russe. » Ainsi s’exprimait aux débuts de la guerre actuelle une des feuilles les plus en vogue de Saint-Pétersbourg[2]. La Russie a fait bien des progrès depuis l’inutile et meurtrier siège de Sébastopol : aucun peuple moderne, l’Italie et le Japon exceptés, n’a fait un tel pas en moins d’un quart de siècle; les anciens reproches contre l’administration russe n’en ont pas moins recommencé avec la nouvelle guerre d’Orient.
Aujourd’hui, comme il y a une vingtaine d’années, à l’étranger aussi bien qu’en Russie, les échecs temporaires des armes du tsar en Bulgarie et en Arménie ont souvent été attribués aux défauts ou aux vices de l’administration impériale. L’ignorance et la corruption administratives ont de nouveau été signalées comme les causes secrètes