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Page:Revue des Deux Mondes - 1878 - tome 26.djvu/598

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conduire en Catalogne, où l’avaient suivi plusieurs des partisans de Louis XVIII et où il attendait la défaite suprême de l’empereur, qu’il était dès ce, moment facile de prévoir. Il avait conservé, par l’ordre du roi, le commandement des départemens du Midi. Dès la fin de la première quinzaine de juin, il jugea les événemens assez avancés pour charger des commissaires de se rendre en France et de se tenir prêts à toute éventualité. Ces commissaires étaient, pour l’Hérault, le marquis de Montcalm ; pour la Lozère et le Gard, le comte de Bernis et le marquis de Calvières. Originaires des contrées dans lesquelles on les envoyait, ces gentilshommes y étaient connus et estimés. Le comte Charles de Vogué leur fut adjoint comme inspecteur des gardes nationales. Ils débarquèrent près d’Aigues-Mortes, dans la nuit du 15 au 16 juin, malgré les douaniers qui leur tirèrent en vain quelques coups de fusil[1]. Puis, M. de Bernis se dirigea sur Nîmes, suivi de M. de Calvières, tandis que M. de Montcalm se rendait dans l’Hérault.

Ils se trouvaient donc au cœur des populations quand arriva la nouvelle de la bataille de Waterloo. C’était le 25 juin. Le même

  1. D’autres commissaires royaux débarquaient au même moment sur divers points des côtes françaises, le marquis de Rivière, à Marseille ; le duc d’Aumont, près de Bayeux, etc., etc.