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LA
CHINE ET LE JAPON
A L'EXPOSITION UNIVERSELLE

Ce n’est pas sans raison que la foule des visiteurs se presse devant les vitrines occupées par la Chine et le Japon au palais du Champ de Mars. Après avoir écouté tant de récits, lu tant de relations sur ces deux pays, le public européen est curieux de les voir pour ainsi dire à l’œuvre, et de juger par ses yeux leur civilisation, leurs industries, leurs ressources commerciales et la valeur relative de leurs productions de toute sorte. Chacun se dirige donc vers les salles qui leur sont attribuées, avec l’espoir tout naturel d’y trouver le spectacle réduit, mais fidèle et expressif, de leur activité nationale.

Malheureusement cette curiosité est déçue ou n’est que bien imparfaitement satisfaite. La Chine comme le Japon ont affecté presqu’en entier le vaste emplacement qui leur était dévolu à deux ou trois seulement de leurs industries les plus restreintes. Si l’on se rappelle en effet qu’au Japon, sur un commerce d’exportation qui dépasse 100 millions de francs, les bronzes, laques et porcelaines n’atteignent pas ensemble 1 million, et qu’en Chine ils forment à peine 1/2 pour 100 des sorties, on s’étonnera de leur voir tenir une place prépondérante, pour ne pas dire exclusive, dans l’étalage du Champ de Mars. Cette exhibition représente les industries de l’extrême Orient tout juste comme le magasin de Barbedienne ou celui de Beurdeley, transportés au Japon, représenteraient l’infinie variété des industries françaises. A peine quelques cocons, quelques écheveaux de soie grège, quelques échantillons de riz, de thé, de chanvre, de coton, sans éclaircissemens ou avec des