des couches d’air dans les hautes régions; le surplus est emporté par le courant qui se dirige vers le pôle et se résout en pluie à mesure que la température s’abaisse ou que les circonstances locales provoquent la condensation des vapeurs; c’est pourquoi dans nos pays les vents de l’ouest et du sud-ouest sont ordinairement pluvieux. Lorsque ce courant revient du pôle, il a perdu l’humidité qu’il renfermait, et, comme il traverse d’ailleurs des contrées de plus en plus chaudes, qui augmentent sa puissance hygroscopique, il amène le beau temps et devient un vent desséchant.
Ces phénomènes généraux peuvent être modifiés par certaines circonstances locales telles que la présence d’une chaîne de montagnes qui change la direction des courans, ou la formation des bourrasques qui sont en quelque sorte les remous des grands fleuves atmosphériques. Lorsqu’un vent humide rencontre une chaîne de montagnes, il ne peut la franchir qu’en s’élevant dans l’atmosphère où le refroidissement condense les vapeurs qu’il contient et qui se résolvent en pluie; une fois la chaîne franchie, ce même vent, débarrassé de son humidité, devient un vent sec. Les forêts, comme les montagnes, en abaissant la température, provoquent la formation des pluies, et amènent la fertilité dans des contrées qui sans cela eussent été stériles. On peut, il est vrai, se demander si cette action bienfaisante ne s’exerce pas au détriment des contrées déboisées; c’est-à-dire si la présence d’une forêt augmente en réalité la quantité de pluie qui tombe sur le globe ou si elle en modifie seulement la distribution. Au premier abord, il semble que, le soleil ne pouvant évaporer qu’une certaine quantité d’eau, ce qui tombe sur un point est perdu pour les autres. Il n’en est rien cependant, car, s’il ne pleuvait jamais et si l’air restait saturé d’humidité, il ne se produirait aucune évaporation; mais chaque molécule de vapeur qui se condense est aussitôt remplacée par une autre, celle-ci par une troisième et ainsi de proche en proche; en sorte que l’atmosphère, en se desséchant peu à peu, provoque par cela même une évaporation plus active des eaux de l’Océan. Il en résulte que toute cause nouvelle de pluie, comme la création d’une forêt, dans une région qui en était dépourvue, est en même temps une cause nouvelle d’évaporation et devient pour cette région un bienfait dont elle profite sans préjudice pour aucune autre.
Au point de vue climatologique, le globe est divisé en cinq zones: la zone équatoriale, comprise entre les deux tropiques ; deux zones tempérées au nord et au sud de celle-ci, et deux zones polaires. Ces différentes zones ont leur végétation propre et leurs familles botaniques particulières ; mais elles ne suivent pas exactement les degrés de latitude, et se pénètrent les unes les autres. Ainsi, la flore septentrionale