au sud ; ses deux façades principales font face à l’est et à l’ouest. Quant à ses dimensions, il est difficile de les déterminer, à moins que les chiffres au bas ne soient une indication.. . Mais non, ajouta-t-il. après un nouvel examen. Il ne s’agit ni de pieds ni de yards, puis l’auteur du plan eût indiqué, par un nombre quelconque au-dessus ou au-dessous d’une des lignes principales, la longueur de cette ligne. Restent les lettres U. M. M. D., quatre abréviations dont nous chercherons le sens ; quant à ces deux qui figurent au-dessous, ce sont des initiales... celles de l’auteur du plan.
Penchées sur le papier, Mercedes et Carmen suivaient avec une attention extrême les explications de Fernand. De temps à autre elles échangeaient un coup d’œil rapide. Les derniers mots surtout semblèrent leur causer une émotion soudaine. Était-ce le fait d’une révélation inattendue, ou bien, devinant ce qu’elles savaient déjà, Fernand leur inspirait-il ainsi confiance dans ses affirmations précédentes ? George Willis, qui les observait tout en écoutant, n’eût pu le dire, mais il fut le premier à rompre le silence.
— Pouvez-vous, dona Mercedes, nous donner quelques indications sur l’origine de ce document et sur les circonstances à la suite desquelles il est parvenu entre vos mains ?
Elle releva lentement la tête, et d’une voix mal assurée : — Pas en ce moment.
Le ton dont elle prononça ces paroles fit une impression différente sur chacun des deux jeunes gens. George Willis se leva et fit quelques pas sur la terrasse pour laisser à dona Mercedes le temps de se remettre de son trouble. Fernand se rapprocha d’elle et lui prit une main qu’elle abandonna passivement dans la sienne. Son brusque mouvement ne parut pas l’étonner, et sous cette pression silencieuse elle devina un intérêt profond, une affectueuse sympathie qui la toucha. Le regard de Fernand s’arrêta sur le sien, et il put y lire qu’elle le remerciait. Il s’excusa en quelques mots d’être entré dans de si longs détails qui l’avaient sans doute fatiguée, mais elle l’interrompit :
— J’ai besoin de réfléchir à ce que vous venez de me dire. Je n’obéis pas, vous le sentez, à une simple curiosité que peut satisfaire une interprétation ingénieuse. Il y a plus et autre chose. Est-ce la Providence qui vous a conduit ici ? Ce que vous me dites est-il la vérité ?.. Ne vous trompez-vous pas ? Je crois vous connaître assez pour espérer que vous saurez à l’occasion respecter mon silence ou... justifier ma confiance.
— Dona Mercedes, reprit Fernand d’une voix grave et retenant toujours entre les siennes sa main qu’elle ne cherchait pas à dégager, dona Mercedes, ayez foi en moi. Je ne sais quel instinct mystérieux