dévoûment. » Au duc de Rovigo ses déclarations sont plus explicites encore. Il faut citer tout au long cette lettre :
Du 3 juillet 1810.
A MONSEIGNEUR LE DUC DE ROVIGO, MINISTRE DE LA POLICE GÉNÉRALE.
« Monseigneur,
« Je suis détenu depuis plus de deux ans pour avoir répété quelques propos, peut-être indiscrets, mais qui n’avaient rien de répréhensible dans leur principe et dont les conséquences sont devenues graves par la manière perfide avec laquelle on les a interprétés.
« J’ai recours, monseigneur ; à deux motifs qui seront sans doute puissans près de vous pour déterminer votre excellence à faire cesser une détention si longue et si peu méritée.
« Le premier est le zèle et le dévoûment que j’ai apportés dans tous les temps à servir sa majesté, ce que je prouve dans un mémoire où, abstraction faite de mes anciens services, je ne relate que ceux rendus à sa majesté depuis son avènement à l’empire.
« J’ai l’honneur de soumettre à votre excellence ce mémoire ainsi que la demande qui l’accompagne. Je joins à ma lettre ces deux pièces afin que votre excellence, après en avoir prit lecture, juge s’il n’y a pas d’inconvénient à les faire parvenir à sa majesté. Elle pourra du moins voir par elle-même que ces services sont de nature à ne laisser aucun doute sur les sentimens qui m’ont porté à les rendre, puisqu’ils ne sont pas de strict devoir.
« Le second est l’estime et l’amitié qui m’ont lié dans le temps où nous servions à l’armée du Rhin avec un général pour lequel votre excellence partage et conserve les mêmes sentimens puisqu’elle lui est restée attachée jusqu’à sa mort.
« Ce dernier motif, j’en suis sûr, influera assez sur le cœur de votre excellence pour l’engager à faire valoir près de sa majesté la demande que je lui fais de ma mise en liberté.
« Général MALET. »
Un peu plus tard, le 10 août 1810, nouvelle lettre au duc de Rovigo.
« Monseigneur,
« Quoique les démarches que votre excellence a bien voullu faire pour moi auprès de sa majesté n’ayent pas eu un entier succès, je ne lui en dois pas moins des actions de grâce et je m’empresse de lui en témoigner ma profonde reconnaissance.
« Je vois avec regret que les préventions que l’on a cherché à