assemblée protestèrent non-seulement contre le mauvais emploi qui avait été fait des fonds accordés par l’assemblée de 1567, mais encore contre les actes de cette assemblée elle-même, et déclarèrent que l’église ne devait plus rien à l’Hôtel de Ville, puisque, outre qu’on avait levé les deniers nécessaires pour acquitter les arrérages courans des rentes, on avait payé de quoi acquitter les sorts principaux. La réclamation n’était que trop fondée, et le roi demanda à l’assemblée de Melun de vouloir seulement s’obliger, pour six années, à continuer de servir les 1,300,000 livres de rentes dues à l’Hôtel de Ville, terme au-delà duquel il s’engageait à ne plus rien lui demander. L’assemblée de Melun se refusait à souscrire à de telles conditions. Il y eut à ce sujet, entre elle et le roi, de longues conférences qui durèrent tout le mois d’août.
J’ai déjà dit plus haut quel langage résolu les députés tinrent à la couronne. Cependant, en présence des sollicitations de celle-ci, l’assemblée fit une concession ; elle consentit à verser au roi un million de livres par an, pendant le laps de six années, pour lequel on lui demandait de s’engager, mais à titre de don gratuit et sous la réserve d’être déchargée du paiement des rentes de l’Hôtel de Ville. Henri III repoussa ce moyen terme, qui laissait précisément à sa charge la dette dont il lui importait le plus de se libérer. Nouveaux pourparlers, nouvelle protestation de l’assemblée, qui déclarait, le 25 septembre, se refuser à payer pour l’acquittement des rentes de Paris la somme que sa majesté exigeait. Afin de faciliter les négociations poursuivies entre le roi et l’assemblée, celle-ci, de Melun, s’était transportée dans la capitale, et ses séances se tenaient à l’abbaye Saint-Germain-des-Prés. Durant plusieurs semaines, elle persista dans ses résolutions. Au commencement de décembre, elle les fit signifier au prévôt des marchands et échevins de Paris, leur déclarant que le clergé avait suffisamment satisfait aux obligations antérieurement souscrites. Cette nouvelle s’étant promptement répandue dans la ville, elle y causa une vive agitation. Des attroupemens menaçans se formèrent dans les mes ; plusieurs parlaient de courir aux armes, les boutiques se fermaient, tout annonçait une collision. Au lieu de donner tort au roi, les rentiers accusaient le clergé de mauvaise foi, de manquer à des engagemens qui eussent dû lui être sacrés, puisque les fonds fournis à l’état par l’emprunt dont il avait garanti les intérêts étaient destinés à soutenir la guerre contre les protestans, qu’il avait demandée. On reprochait aux ministres de Dieu de réduire à la détresse, par leurs refus obstinés, des vieillards, des veuves, des orphelins. Le bureau de la ville dut aviser au plus tôt pour calmer l’effervescence populaire. Le prévôt des marchands, Claude d’Aubray, accompagné des échevins, se rendit