chacune un agent général ; l’élection devait être confirmée par l’assemblée à la réunion de laquelle les deux agens nouvellement élus entraient en charge. Cette élection se faisait en réalité à deux degrés, car l’agent était choisi par les mandataires des bénéficiers, le collège qui y procédait se composant du syndic métropolitain et des syndics ou agens diocésains. L’agent général sortant pouvait au reste être réélu, si l’un des collèges de provinces dont c’était le tour à nommer portait sur lui son choix. Mais l’agent général venait-il à être promu à l’épiscopat pendant qu’il était en exercice, il devait se démettre, une fois sacré, car de telles fonctions n’étaient occupées que par un membre du clergé du second ordre. Les agens généraux eurent spécialement pour devoir de suivre auprès de la cour ou, comme l’on disait, de solliciter toutes les affaires qui concernaient le clergé, de demander la réforme, l’abrogation des édits, déclarations, lettres patentes du roi, arrêts des cours souveraines, contraires aux immunités et aux intérêts de l’église, de faire les diligences nécessaires pour obtenir les réparations aux infractions apportées aux contrats passés avec la couronne pour décimes et dons gratuits, de poursuivre devant les tribunaux les procès où le clergé était engagé. Toujours présens à la cour, les agens généraux devinrent dès lors les intermédiaires constans entre le gouvernement royal et le corps ecclésiastique tout entier ; c’était à eux que le roi faisait expédier les lettres de convocation des assemblées du clergé, qui ne purent jamais se tenir sans sa permission ? les agens les notifiaient aux diocèses. Ces officiers eurent aussi pour mission de réunir les prélats qui se trouvaient à la cour, lorsqu’on voulait prendre leur avis sur quelque affaire urgente et savoir d’eux s’il n’importait pas de convoquer une assemblée extraordinaire. Les syndics diocésains jouaient dans leur diocèse respectif un rôle analogue à celui des agens généraux avec lesquels ils étaient en continuelle correspondance ; ils étaient surtout chargés de la poursuite des procès qu’intentait le diocèse et de ce qui en concernait les intérêts particuliers. Le poste d’agent général devint donc un ministère des affaires ecclésiastiques au petit pied ; ces agens eurent leurs secrétaires et leurs bureaux. Ils étaient entourés d’une grande considération, et, à partir de 1615, le roi leur conféra le titre de conseiller d’état. C’était parmi ceux qui remplissaient ou avaient rempli ces fonctions que l’on choisissait volontiers les évêques, et plusieurs de ces hauts fonctionnaires se sont acquis une notoriété dans la politique ou la théologie.
On comprend qu’avec l’influence qu’exerçaient les agens généraux le roi ait cherché à mettre leur nomination dans sa dépendance. Jusqu’en 1641, elle avait entièrement appartenu au clergé, et Sélection qui se faisait n’avait pas besoin d’être confirmée par