l’académie de Pomponius Létus et de Platina; pendant tout le milieu du XIXe siècle, les princes romains prêtaient alternativement chacun sa villa pour célébrer ce souvenir; deux fois, en 1858 et en 1861, Ampère lut à cette occasion des fragmens de son Histoire romaine à Rome. Le municipe s’en est emparé maintenant; mais, l’Institut allemand de correspondance archéologique, qui a toujours tenu pendant ce même jour sa séance solennelle, ayant cette fois à fêter son cinquantième anniversaire, le syndic avait gracieusement avancé d’un jour les libéralités municipales.
Le lundi 21, à deux heures, dans le nouvel édifice, voisin du palais Caffarelli, qu’habite depuis un an l’Institut germanique, sur le sommet tarpéien, tout près de ce qui fut peut-être l’ancien Capitole, s’ouvrait la séance de présentation des félicitations et adresses. Le nouvel empire allemand, en le prenant sous son immédiate protection, en lui imposant un caractère officiel, a soumis l’Institut de correspondance à un comité de directeurs dont les principaux habitent à Berlin. Deux secrétaires, le savant épigraphiste M. Henzen et M. Helbig, le régissent à Rome. Directeurs et secrétaires présidaient cette fois, en laissant parmi eux la première place à M. Henzten. L’assistance comptait le grand-duc de Saxe-Weimar, l’ambassadeur d’Allemagne, le ministre de l’instruction publique d’Italie, le syndic de la ville, M. de Rossi, membre honoraire de la direction, M. Fioreili, directeur général des fouilles et musées du royaume italien, MM. Sella et Mamiani, présidens de l’académie des Lincei, les délégués des académies et universités italiennes ou étrangères. Parmi les Allemands, M. Brunn et M. Schöne, tous deux membres de la direction centrale, tous deux connus par leurs travaux sur l’art antique et sur les vases grecs, M. Jordan, qui a si habilement étudié la topographie romaine, M. Halm, le cicéronien, M. Bücheler, l’habile philologue, M. Arnold Schaefer, l’historien de Démosthène. Au nombre des savans italiens, le respecté sénateur Amari, M. Comparetti, l’ingénieux professeur de Florence, M. Pietro Rosa, M. Lanciani, membre très actif de la commission archéologique municipale, — et Mme la comtesse Lovatelli.
La France était représentée par le directeur de l’École française de Rome et par M. Gaston Boissier, qui a suivi avec une si sympathique attention dans cette Revue les découvertes archéologiques de ces dernières années. On devine aisément quelles durent être les diverses harangues, prononcées en allemand, en italien, en grec moderne, en latin, en français. Le soir, un banquet offert par la direction allemande réunissait les ministres, le corps diplomatique, une centaine d’invités. Un des toasts offrait à l’ambassadeur de France, M. le marquis de Noailles, l’occasion d’une spirituelle réponse, sur la différence entre l’archéologue et le diplomate, celui-ci qui doit être discret et qui s’efforce