Mais nous devons nous arrêter, nous renfermer dans un cadre modeste. Nous achèverons de le remplir en émettant un vœu : c’est qu’à tous ces beaux dessins on puisse joindre à l’avenir les mémoires qui les expliquent et les justifient. Pour l’intelligence du tracé, pour la solution des questions qui se posent toujours en matière de restauration, pour la part qui doit être faite de ce que les auteurs ont ajouté à la science, de pareils documens sont indispensables. Malheureusement, le mémoire de M. Lambert est à la bibliothèque de l’École des beaux-arts ; le rapport de M. Paul Bœswillwald appartient au bureau des Monumens historiques, et M. Chipiez n’a pas comme il l’avait fait l’an passé pour l’éclairage des temples grecs, publié dans la Revue archéologique une notice sur les tours de l’Assyrie.
Ici nous trouvons une lacune immense. Les travaux exécutés par l’administration des cultes et le ministère des travaux publics ne sont pas représentés au Salon. L’important service des édifices diocésains n’a pas, que nous sachions, ses archives comme les Monumens historiques et comme la ville de Paris. Ce doit être un sujet de regret que, par défaut d’un soin si naturel, nous soyons privés de connaître, pour ne les avoir point vus surplace, les beaux travaux de MM. Abadie, Bailly, Révoil, Ruprich-Robert, J. Lisch, et d’autres encore, travaux qui embrassent aussi bien la restauration et l’entretien d’anciens, édifices religieux que la construction d’édifices nouveaux. L’art national est grandement redevable aux habiles architectes qui veillent sur tant d’édifices répartis sur le sol de la France. Nous ne croyons pas non plus que la direction des Bâtimens civils ait un portefeuille ; mais, les principaux travaux qu’elle fait exécuter étant à Paris, on peut les suivre depuis la pose de la première pierre jusqu’à leur complet achèvement et les juger sur place comme à une exposition permanente. Cependant l’état n’est pas seul à élever des édifices considérables. Voici une société financière, celle du Crédit lyonnais, qui vient de faire construire sur le boulevard des Italiens un véritable monument. De plus les plans, coupes et élévations en figurent au Salon. Ce grand travail, dont le développement ne fournit pas moins de douze dessins, répond à merveille à l’idéal des logiciens. Étant donné un terrain d’une forme quelconque et un programme bien arrêté, réaliser les dispositions que ce programme exige dans les conditions les meilleures au point de vue de la distribution, de la solidité, même de l’économie : faire en définitive que le caractère et l’expression de l’édifice résultent, de, son plan, tel est le procédé que la raison commande et qu’a suivi M. Bouwens van der Boyen, l’intelligent architecte qui a construit l’hôtel du Crédit lyonnais. Le terrain était irrégulier ;