Quand la haute marée, à grand bruit descendue,
Éteint sa rumeur vague à l’horizon perdue
Et s’efface au delà de la terre et du ciel,
Les grèves de Saint-Pair et du Mont-Saint-Michel,
Après le flot parti, restent longtemps mouillées ;
Et, comme sur un vaste et fidèle miroir,
Les familles d’oiseaux dans l’air éparpillées,
Les rougeurs de l’aurore, et l’étoile du soir,
Avec tranquillité, peuvent longtemps s’y voir.
Ces images du ciels toute grève a les siennes
Dans le fin lit de sable où la mer a passé.
Ainsi, dans bien des cœurs, l’amour pur a laissé
Un long miroitement des images anciennes
Que le nombre des jours n’a jamais effacé.
J’aime un petit tableau d’un vieux maître flamand : —
Sur le tablier bleu de la vierge Marie,
L’œil clos, mais souriant de sa bouche fleurie,
Repose, nimbé d’or, un blond Jésus dormant ;
Et le bon saint Joseph, dont la barbe grisonne,
Est vêtu comme un vieux marinier de Harlem ;
Dans sa barque ; il a pris l’enfant de Bethléem
Et la mère, une chaste et robuste Frisonne.
Où sont-ils ? .. Sur un bras de la Meuse, à Dordrecht.
Ses deux ailes en croix, un moulin près du fleuve