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LA
COMMUNE A L'HOTEL DE VILLE

POST-SCRIPTUM

Après avoir terminé cette série d’études sur quelques faits relatifs à la commune de 1871, je crois devoir expliquer aux lecteurs de la Revue pourquoi je ne leur ai point offert un travail d’ensemble et pourquoi j’ai procédé par épisodes, ou, pour mieux dire, par monographies. Je n’ai jamais eu l’intention d’écrire une histoire complète de la commune, par l’excellente raison que les documens m’ont fait défaut. Si je m’en étais rapporté aux journaux du temps, aux livres nombreux que l’on s’est hâté de publier aussitôt que la victoire de la légalité a été obtenue, je me serais exposé à commettre de regrettables erreurs; car, dans ce premier moment d’effarement et d’indignation, on a accueilli sans critique ni contrôle les récits les moins vraisemblables et les fables les plus extravagantes. Les écrivains qui aujourd’hui parlent de la commune avec une indulgence pleine de tendresse ne se sont fait faute alors de répéter sans scrupule les bruits souvent calomnieux que la foule exaspérée propageait avec une excessive crédulité. J’ai dû négliger cette source de renseignemens, car ceux que j’y aurais puisés ne présentaient que bien peu de garantie. J’ai voulu, autant que cela m’a été possible, ne me servir que de pièces dont l’authenticité ne paraissait pas discutable, et c’est pourquoi j’ai dû limiter mon récit aux seuls épisodes que j’étais en mesure de raconter d’après des preuves justificatives et suffisantes. En un mot, j’ai cherché à mettre en lumière les documens que j’avais entre les mains; ils pourront n’être pas inutiles à une histoire future de la commune; mais cette histoire, je ne pouvais l’écrire, car les élémens n’en sont point encore réunis.

Je n’ai rien su, je n’ai rien pu savoir des séances à huis-clos du