Page:Revue des Deux Mondes - 1879 - tome 35.djvu/955

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




14 octobre 1879.

Les derniers jours d’automne s’en vont rapidement. Deux mois et demi sont passés déjà depuis que députés et sénateurs se sont dispersés de toutes parts, et maintenant, avant que six semaines soient écoulées, les chambres seront de nouveau réunies non plus à Versailles, mais à Paris, où elles rentreront après neuf ans d’absence. Les vacances politiques ne sont pas encore finies, elles sont cependant assez avancées pour que l’animation reparaisse un peu partout, pour que les questions qui auront un rôle dans les luttes prochaines commencent à se préciser, et dès ce moment on peut prévoir qu’à l’ouverture du parlement il y aura des difficultés qui ne laisseront pas d’être sérieuses. Ces difficultés, elles menacent certainement d’être graves pour tout le monde, pour les partis, pour le gouvernement, surtout pour le pays, toujours condamné en définitive à payer les fautes de ceux qui disposent de ses destinées. Il n’y a point à s’y tromper, en effet, c’est une épreuve nouvelle qui se prépare. On le sent déjà rien qu’à voir ces déchaînemens révolutionnaires qui redoublent depuis quelques jours, qui tendraient tout simplement à réhabiliter la guerre civile et la commune, sous prétexte de faire renaître cette question de l’amnistie souverainement tranchée par les pouvoirs publics. On le sent aussi aux émotions, aux excitations qu’entretiennent ces lois sur l’enseignement, qui jusqu’ici n’ont eu d’autre résultat que de mettre le doute et la division partout en faussant la direction d’une république sérieusement libérale. On aurait beau se faire illusion, les vacances qui vont bientôt finir n’auront servi ni à dissiper les incertitudes, ni à fortifier les conditions de sécurité politique. Elles n’auront été peut-être que l’incohérent prélude de complications nouvelles, et pour aller droit à une des causes les plus directes, les plus essentielles du mal, M. le ministre de l’instruction publique peut certes se rendre le témoignage de n’être point étranger aux troubles d’une