Page:Revue des Deux Mondes - 1879 - tome 36.djvu/487

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA
COALITION EUROPEENNE
EN 1813 ET 1814[1]


I. LE LENDEMAIN DE BAUTZEN. — L’ARMISTICE DE TEPLITZ ET LA BATAILL DE LEIPZIG.

Le 29 mai, à quatre heures de l’après-midi, j’appris, par un courrier venu de Dresde, la perte de la bataille de Bautzen. Je me rendis sur-le-champ à Laxenbourg, où se trouvait l’empereur. Mon parti était pris. Il s’agissait d’arrêter Napoléon dans sa marche en avant et de fixer l’empereur Alexandre et le roi Frédéric-Guillaume sur la résolution que prendrait l’empereur mon maître. Dans l’armée russe régnait la plus grande démoralisation ; elle n’avait plus qu’un désir, celui de se retirer derrière ses frontières.

L’empereur Alexandre était décidé, il est vrai, à continuer la guerre, mais peut-être serait-il obligé finalement de céder à ses soldats rebutés. Les armées alliées avaient résolu d’opérer leur retraite vers la haute Silésie. Ce mouvement, habile au point de vue militaire, indiquait nettement, de la part de l’empereur Alexandre, l’intention d’acculer l’Autriche et de la contraindre à se déclarer pour les alliés. En ne se montrant pas disposée à prendre part à la guerre contre Napoléon, l’Autriche aurait fourni au tzar un prétexte pour passer la Warta et pour mettre fin à la guerre.

Le quartier-général du prince de Schwarzenberg était alors à

  1. Nous empruntons ce fragment aux Mémoires inédits du prince de Metternich, qui doivent paraître siumltanément chez MM. Plon, à Paris Bentley, à Londres, et Braumuller,, à Vienne.