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DES
TARIFS DE CHEMINS DE FER

I. Rapport de la sous-commission des chemins de fer concluant au rachat de la Cie d’Orléans. — II. Essai sur le principe des tarifs dans l’exploitation des chemins de fer, par M. de la Gournerie.

Les questions de chemins de fer sont à l’ordre du jour; on va créer de nouvelles lignes dans toutes les directions. Qu’on ait dépassé ou non la juste mesure dans la gigantesque conception que M. de Freycinet a mise au jour, là n’est déjà plus la question. Dans l’ordre économique, il est des promesses qu’on ne peut plus retirer dès qu’elles ont été faites, il est des appétits qu’il faut forcément satisfaire quand on les a réveillés : les populations ne feront certainement pas grâce des espérances qu’on leur a fait concevoir. La réalisation pourra être plus ou moins tardive; peut-être réduira-t-on, peut-être étendra-t-on le programme, mais ses lignes générales sont désormais hors de toute contestation. C’est donc chose convenue : on a promis, il faut tenir, et le réseau des chemins de fer français va être doublé dans une période relativement courte.

Le public se préoccupe peu de savoir si l’état construira lui-même directement, ou s’il fera construire par des compagnies, et cette indifférence s’explique, car, pourvu que le chemin de fer se fasse, il n’importe guère au commerce qu’il coûte un peu plus ou un peu moins cher. Mais, une fois le chemin terminé, il faudra l’exploiter, et il devient singulièrement intéressant de savoir si l’exploitation sera confiée à des compagnies ou sera faite par l’état. L’état exploite déjà 1,600 kilomètres provenant des compagnies secondaires : Charente, Vendée, Orléans à Rouen et à Châlons; il a été convenu que ce n’était là qu’un provisoire, mais voilà un an et demi que ce provisoire dure, et ni le gouvernement, ni le parlement ne se prononcent