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LES
PETITES EXPOSITIONS
DE PEINTURE

Le cercle de la place Vendôme. — Le cercle de la rue Volney. — Le cercle de la rue Vivienne. — Les deux expositions de la Société des aquarellistes français.

Depuis quelques années déjà qu’il est de bon ton de se montrer au Salon comme aux courses, les expositions des cercles se sont multipliées. On a dit que ces expositions sont à l’ouverture du Salon ce que les répétitions générales sont aux premières représentations. Il n’en fallait pas tant pour que le public élégant affluât dans les cercles. Être le premier à voir quelque chose que ce soit, n’est-ce pas un des termes de la félicité humaine ? La comparaison cependant n’est pas très juste ; les expositions des cercles sont moins les répétitions que les annexes des Salons. Si on retrouve au palais des Champs-Elysées quelques-unes des toiles des cercles de la place Vendôme et de la rue Volney, le nombre en est restreint. Notre époque est féconde en peintres qui sont eux-mêmes féconds en tableaux. Nous pourrions citer tel portraitiste renommé qui, bon an mal an, fait vingt grands portraits ; tel peintre de genre qui peint des tableaux à la série. Ces portraits, ces tableaux, le règlement sur les expositions, qui limite à deux les œuvres pouvant être envoyées au Salon, empêche de les exposer tous. De là pour les peintres l’utilité des expositions des cercles ; ils y mettent ce qu’ils ne peuvent mettre au Salon. Mais le malheur pour les cercles est que les peintres n’y exposent pas des tableaux pris au hasard dans l’atelier. Ils choisissent, non point en aveugles, et leurs meilleures choses sont réservées pour le Salon. Au Salon, les tableaux qui fondent la réputation, les œuvres les