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illimitée avaient déjà adopté le régime de la responsabilité réservée. On peut citer parmi les grandes banques qui ont donné l’exemple, la National Provincial, qui a porté son capital à 335 millions, la London and Westminster qui a porté le sien à 350 millions et la London and County, dont le capital nouveau sera de 250 millions Dans ces énormes capitaux, le capital réservé, c’est-à-dire appelable seulement en cas de liquidation, est de 200 millions pour la première, de 245 millions pour la seconde et de 100 millions pour la troisième de ces banques.

Loin d’arrêter l’essor des banques anglaises, la nouvelle législation, en facilitant l’esprit d’association, en provoquant son activité, sera, comme en 1833, comme en 1862, le point de départ d’une autre période de développement.

Au mois de juin dernier, le Banker’s Magazine publiait un article fort curieux sous ce titre : Magnitude of interest of bankers. D’après les tableaux dressés par l’auteur de l’article, le capital et les réserves des joint-stork-banks, dans la Grande-Bretagne, représentaient 2 milliards 300 millions. Il faut augmenter cette somme de la plus-value des actions, qui, en octobre 1878, n’était pas inférieure à 81 millions de livres, soit plus de 2 milliards, et, en août dernier, après la crise, à 56 millions, soit 1,400 millions; à la même époque, les dépôts de ces banques, s’élevaient à plus de 10 milliards et leur encaisse à 1,200 millions.

Il faut ajouter à ces chiffres le capital, les réserves des colonial and foreign banks, soit 1,500 millions et leurs dépôts, soit 3,200 millions.

Ainsi :

1° Capital, réserves, plus-value des banques anglaises proprement dites, 3,725 millions;

2° Capital et réserves des banques coloniales et étrangères, 1,520 millions;

3° Dépôts des banques par actions, y compris la banque d’Angleterre, 10,300 millions;

4° Dépôts des autres banques, 3,200 millions.

Ensemble 18 milliards 745 millions.

Reste à tenir compte des capitaux dont disposent les private bankers. Ces capitaux sont évalués à 4,125 millions. Le tout forme la somme gigantesque de 22 milliards 870 millions.

Ces chiffres sont acceptés par M. Newmarch, le continuateur autorisé de Tooke, dans un mémoire tout récent (Banker’s Magazine, octobre 1879). M. Newmarch a relevé, en outre, les progrès du nombre des établissemens de 1858 à 1878. Il est tout naturel que le développement des instrumens réponde à l’accroissement