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des ressources. En 1858, le nombre des banques privées ou par actions dans Londres s’élevait à soixante-douze; le nombre des banques provinciales du Royaume-Uni était de trois cent vingt et un; celui des succursales dans Londres de deux cent vingt-quatre et de mille trois cent quatre-vingt-onze en dehors de Londres. En 1878, il y avait dans Londres cent deux banques et cinq cent cinq succursales et dans la Grande-Bretagne, sans compter Londres, trois cent dix banques et deux mille six cent trente-sept succursales. En 1858, les divers établissemens de banque étaient au nombre de deux mille huit et en 1878 de trois mille cinq cent cinquante-quatre.

Les bénéfices réalisés par les banques anglaises, les dividendes annuels qu’elles distribuent sont en rapport avec leur participation dans la prospérité de l’Angleterre. En 1879, le dividende du premier semestre représente pour l’année les proportions suivantes : 15 pour 100 National Provincial ; 14 pour 100 London and Westminster; 15 pour 100 London-Joint-Stock ; 15 pour 100 Bank Royal of Scotland; 15 pour 100 Manchester and County; 12 1/2 pour 100 Union-Bank; 16 pour 100 Birmingham-Midland ; 25 pour 100 Bradford Old Bank. En moyenne peu de banques distribuent des dividendes inférieurs à 10 pour 100. La plus-value des actions est en raison de ces résultats. Le capital versé des banques anglaises proprement dites, y compris la banque d’Angleterre, s’élevait au 1er octobre 1878 à 1,592 millions. La plus-value des actions représentait à la même époque 2,770 millions, soit à peu près 175 pour 100.

Tels sont les immenses intérêts que les banques anglaises de toute nature représentent, telle est la part du capital anglais dont elles ont la gestion. Les capitaux engagés dans les banques de l’Angleterre sont plus considérables que le montant de la dette publique de l’Angleterre.

Les banquiers anglais ont conscience de la responsabilité qui pèse sur eux et de la grandeur de la tâche qu’ils ont à accomplir. Ils occupent dans la société anglaise une situation considérable : ils y exercent une grande influence. Ces jours derniers, le lord maire de Londres a offert un grand banquet officiel à Mansion-House aux principaux bankers and merchants de la cité. Plus de trois cents convives ont répondu à son invitation. A la fin du repas, le lord maire, après les toasts d’usage, a porté le toast du jour : aux banquiers et aux négocians de Londres. C’est M. Birch, gouverneur de la banque d’Angleterre, qui a répondu. Les premières banques de Londres sont des ministères. Elles sont administrées par des hommes spéciaux et ont souvent à leur tête des personnes appartenant à la haute noblesse ou au monde politique. L’étendue, la diversité des intérêts commerciaux et industriels de l’empire britannique, les