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LA RÉORGANISATION
DU
MUSÉE DE BOULAQ
ET LES
ÉTUDES ÉGYPTOLOGIQUES EN ÉGYPTE

Le musée de Boulaq vient de subir une réorganisation ou plutôt une restauration qui en a profondément modifié le caractère et l’intérêt. Je n’ai pas la prétention de faire connaître le musée de Boulaq ; il a été trop bien décrit par son fondateur, M. Mariette, par M. de Saulcy, par M. de Vogüé, par M. Charles Blanc, par M. Rhoné et par tant d’autres, pour que j’essaie à mon tour d’en donner une description qui serait pour le moins inutile ; je voudrais seulement indiquer les transformations qu’il a subies et montrer quelle importance elles peuvent avoir pour le développement des études égyptologiques. L’histoire du musée de Boulaq serait pourtant curieuse à écrire ; elle formerait un chapitre piquant de l’histoire générale de l’Égypte sous Ismaïl-Pacha. On y verrait apparaître de nouveau cet étrange mélange de conceptions élevées, d’aspirations civilisatrices, d’indifférence barbare, de maladresse et d’inconséquence pratique qui faisaient le fond du caractère de l’ancien vice-roi d’Égypte. Il faut lui rendre cette justice que les belles découvertes de M. Mariette n’auraient pas été possibles sans lui. Notre infatigable compatriote l’a trouvé toujours prêt à comprendre et à seconder ses entreprises. Seulement il les comprenait à sa manière,