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MADAME DE LAFAYETTE
D'APRES
DES DOCUMENS NOUVEAUX

Lettere inédite di Madama di Lafayette. A. D. Perrero ; Turin, 1880.

Le portrait de la comtesse de Lafayette a été fait bien des fois, et il semblait que l’on n’eût plus à y revenir. On connaissait, ou l’on s’imaginait connaître, jusqu’au moindre trait de l’amie de M. de La Rochefoucauld, de l’auteur de Zayde et de la Princesse de Clèves. On l’avait étudiée dans ses ouvrages ; on avait pénétré dans son intérieur à la suite de Mme de Sévigné ; on savait comment elle vivait, pensait, sentait, quelles étaient ses habitudes, quel son train journalier, quel son caractère. Personne n’ignorait, par exemple, qu’elle écrivait fort peu de lettres, n’en ayant ni le goût ni la force. Cela était si universellement admis, que lorsqu’on annonça d’Italie, il y a environ dix-huit mois, la découverte d’une grande correspondance de Mme de Lafayette, la nouvelle fut accueillie en France avec quelque étonnement. La trouvaille avait eu lieu dans les archives d’état de Turin. Celui qui l’avait faite, M. Perrero, fut conduit par le contenu des lettres à rechercher et à grouper un certain nombre de documens se rapportant aux relations de la comtesse avec la cour de Savoie. Il a publié le tout ensemble, et son volume nous ménageait plus d’une surprise.

On serait aujourd’hui mal venu à soutenir que Mme de Lafayette ne prenait point volontiers la plume en dehors de ses travaux littéraires. Ce n’est pas que le nombre des autographes récemment mis au jour soit considérable : vingt-huit en tout, dont plusieurs sont