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Page:Revue des Deux Mondes - 1880 - tome 41.djvu/953

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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




14 octobre 1880.

La fortune capricieuse n’a pas voulu nous faire des loisirs complets, des vacances tout uniment livrées au repos facile et aux distractions calmantes de la saison. Un ministère qui s’en va, emporté comme en un tourbillon, un ministère reconstitué avec quelques hommes de plus, avec quelques hommes de moins, des mesures de police perpétuellement suspendues sur les ordres religieux comme pour prolonger des émotions inutiles, les affaires d’Orient qui se brouillent de nouveau, c’est plus qu’il n’en faut pour occuper et animer ces jours qui passent, qui sont déjà passés, ces dernières semaines fuyantes d’automne.

A vrai dire, si ce n’était cette crise orientale qui s’est réveillée tout à coup, qui a semblé un instant reprendre un caractère fait pour émouvoir l’Europe, le reste aurait pu passer sans intéresser bien vivement l’opinion et n’aurait été qu’une diversion qui aurait tout au plus piqué pour quelques heures la curiosité. La métamorphose ministérielle qui s’est accomplie n’est pas de nature à modifier sensiblement une situation qui est restée ce qu’elle était, qui n’aurait pu, après tout, prendre une signification nouvelle que par une intervention du parlement déterminant une évolution de politique. Aujourd’hui comme hier, tout suit son cours assez vulgairement, assez confusément ou, si l’on veut, modestement. C’est même peut-être une question de savoir pourquoi il y a eu un déménagement ministériel, puisqu’il n’y a rien de changé, puisque le ministère, sous sa forme nouvelle, ne fait pas beaucoup plus ou beaucoup moins qu’il ne faisait sous sa forme première. C’est l’éternelle exécution des décrets sur les ordres religieux qui a été la cause avouée des derniers changement, le grand objet du conflit devenu assez vif pour nécessiter l’intervention de M. le président de la république. Il a été dénoué, ce conflit, nous avons eu le ministère des