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Page:Revue des Deux Mondes - 1880 - tome 42.djvu/947

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ici, comme on sait, singulièrement relevé par la richesse d’imagination et le rare talent de l’écrivain ; Je ne sais, en vérité, pourquoi l’on a fait d’une manière générale, à tous ces récits de pure imagination, poussés parfois jusqu’au fantastique, le reproche de fausser les jeunes intelligences et de peupler les jeunes cervelles de superstitions dangereuses. Quoi qu’il en soit, dans les récits qu’on écrit aujourd’hui pour les enfans, on se fait presque un devoir d’éliminer l’élément du merveilleux et de le remplacer par tout ce qu’on y peut mêler de connaissances certaines, voire de notions scientifiques. Tantôt c’est de l’histoire, qu’on y fait entrer par bribes, comme dans le Pendragon de M. Alfred Assollant, où l’on voit passer Alexandre, Perdiccas, Lysimaque, Séleucus ; tantôt c’est de la géographie, comme dans le Pays du soleil, où M. Richard Cortambert met en œuvre les derniers renseignemens que nous devions aux explorateurs de l’Afrique centrale, et comme dans Prisonniers dans les glaces, où M. George Faih, lui-même illustrateur de son propre texte, nous emmène aux contrées du pôle, et, perdus parmi cette foule, c’est à peine si nous pouvons indiquer quelques livres où les auteurs ne se soient proposé rien de plus que d’amuser leurs jeunes lecteurs sans leur donner d’autres leçons que de bonne conduite. Voici les volumes de Mme Colomb, de M. J. Girardin, de M. de Chennevières. Ce dernier est illustré de croquis assez amusans.


Histoire d’une montagne, par M. Elisée Reclus, 1 vol. in-8o. — Les Quatre Filles du docteur Marsch, par M. P.-J. Stahl, 1 vol. in-8o. — La Frontière indienne, par M. Lucien Biart, 1 vol. in-8o. — La Maison à vapeur, par M. Jules Verne. — Histoire générale des grands voyages, par M. Jules Verne, 1 vol. in-8o. Hetzel.

Nous mettrons à part les vingt-trois volumes nouveaux dont s’est enrichie cette année la collection Hetzel. C’est qu’on n’a peut-être dépensé nulle part ni plus d’efforts ni plus de persévérance pour constituer cette littérature nouvelle à l’usage de la jeunesse ou de la première enfance. Tous les genres ici sont représentés, depuis le simple album, le Premier Chien et le Premier Pantalon, et depuis le conte d’enfans, tels que le Prince Chenevis de Léon Gozlan, ou tels encore que la Véritable Histoire de Gribouille, sous la signature de George Sand, jusqu’au roman scientifique, dont M. Jules Verne reste toujours le maître, et jusqu’au livre, on serait tenté de dire de science pure, tel que l’Histoire d’une montagne de M. Elisée Reclus, si l’on ne se souvenait à temps de quel charme de style M. Elisée Reclus sait envelopper ce qui nous semblait au collège si parfaitement ingrat, le détail de la géographie physique. Parmi tous les récits maintenant qui trouvent leur place entre ces deux extrémités, nous ferons une mention toute spéciale des